Il y a quatre jours, la présidence algérienne s'était fendue d'un communiqué relayé par l'Agence de presse officielle APS, sous le titre "Merkel se réjouit que le Président Tebboune se soit remis de son infection au coronavirus". Vérification faite auprès des autorités allemandes, le site d'information Algérie Part découvre qu'il s'agit d'un beau mensonge du Palais d'Al Mouradia pour faire croire à l'opinion publique algérienne que tout était "pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles", comme dirait Candide.
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En effet, "Christian Lichtwardt, chef de service au niveau de l’Office de presse et d’information du gouvernement fédéral allemand, a confirmé officiellement ce lundi 23 novembre que la chancelière allemande, Angela Merkel, a adressé uniquement une lettre à Abdelmadjid Tebboune, le président algérien hospitalisé en Allemagne depuis le 28 octobre dernier, pour lui “souhaiter un bon rétablissement”", explique Algérie part. Difficile de faire plus clair.
La présidence algérienne et son organe de propagande auraient pu s'en tenir au contenu succint, mais si clair, de la missive de Merkel. Elle se serait bien passée d'une nouvelle humiliation. "Mes meilleurs vœux de force et de courage vous accompagnent pour la suite de votre convalescence", voilà tout ce que la Chancelière allemande a dit dans sa lettre, pas un mot de plus, pas un de moins.
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Pourquoi la présidence algérienne a-t-elle pris le risque inutile et puéril de valider cette nouvelle infox pour faire croire qu'Angela Merkel est au courant d'un éventuel rétablissement, c'est-à-dire d'une guérison d'Abdelmadjid Tebboune par rapport à sa maladie?
Il faut dire que depuis le début de la maladie du président algérien, tout est géré dans le but d'entretenir le flou quant à l'état réel de sa santé. D'abord, le 24 octobre, la présidence et le gouvernement ont caché son infection en prétendant que c'est l'entourage de Tebboune qui avait été infecté et que les médecins lui ont demandé de se mettre en "isolement" par prudence. En réalité, le virus avait déjà commencé à faire des ravages, puisqu'il avait malheureusement contracté le virus environ 10 jours auparavant, contaminé par son propre fils, Khaled, selon la feuille d'information Maghred Confidentiel.
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D'ailleurs, à ce moment-là, c'est-à-dire le 24 octobre, l'équipe médicale avait demandé son internement à l'hôpital militaire d'Aïn Naadja, comme l'avait déjà mentionné le site Algérie Part et comme le confirmera, avec quatre jours de retard, la présidence algérienne qui reconnaîtra qu'il était bel et bien hospitalisé. Sauf que le communiqué, diffusé mardi 28 octobre, prétendait qu'il venait de rejoindre la structure de soins d'Aïn Naadja. Et jusqu'ici, jamais il n'a d'ailleurs été question d'une quelconque infection au nouveau coronavirus, alors que toute l'Algérie savait déjà, ce qu'ils mettront plus de deux semaines à avouer, après y avoir été poussés par un tweet du ministère saoudien des Affaires étrangères.
Il est néanmoins assez ironique de constater que la présidence algérienne qui, dans aucun de ses communiqués n'a donné la moindre information sur l'état réel de la santé de Tebboune, veuille faire dire à Angela Merkel qu'elle avait constaté sa rémission face à l'infection au coronavirus. Il fallait assurément trouver mieux.