Algérie: Tebboune contraint à 8 mois d'«arrêt de travail», selon ses médecins allemands

Abdelmadjid Tebboune, absent d'Algérie depuis un mois et demi.

Abdelmadjid Tebboune, absent d'Algérie depuis un mois et demi. . DR

Le 05/12/2020 à 12h12, mis à jour le 05/12/2020 à 12h25

Selon le staff médical allemand cité par le site d'information Algérie Part, Abdelmadjid Tebboune sera contraint à «un arrêt de travail» de 8 mois. Il pourrait également garder des séquelles permanentes de sa contamination au Covid-19. Va-t-on vers une vacance du pouvoir?

C'est de plus en plus difficile d'assurer la communication de la présidence algérienne et de continuer à diffuser des communiqués au contenu, à souhait, clair-obscur. Surtout que pour les appuyer, il n'y a aucune image, aucune apparition du président Tebboune. Pire, les informations avérées sur l'état réel de la santé du président algérien viennent confirmer ce que tout le monde redoutait déjà. Celui qu'il convient d'appeler désormais "le Patient allemand" a besoin de plusieurs mois de convalescence durant lesquels il lui sera interdit de travailler.

Selon le site d'information Algérie Part, "Le Président Abdelmadjid Tebboune s’en sort après une lourde opération chirurgicale qui lui a permis d’être un rescapé miraculé de la Covid-19. (...) A Berlin, le staff médical allemand a recommandé au président algérien d’observer une période de convalescence d’au moins 8 mois".

Et d'ajouter que "Pendant cette longue période de convalescence, les médecins allemands sont unanimes: le Président algérien doit respecter strictement un arrêt de travail et s’éloigner de toutes ses activités professionnelles ou protocolaires, car il demeure toujours un patient fragile et très affaibli".

Algérie Part, il faut le rappeler, a été le premier site d'information à annoncer l'infection d'Abdemadjid Tebboune au Covid-19, alors qu'un jour plus tard, la présidence algérienne disait qu'à cause de quelques cas dans son entourage, le staff médical lui avait simplement conseillé de se mettre en quarantaine. Version officielle qui sera finalement démentie par la suite des évènements.

Le site Algérie Part, visiblement toujours très bien informé, a également été le premier média à dire clairement que le président algérien avait été admis à l'hôpital militaire d'Aïn Naadja, ce que le service de communication de la présidence sera obligé de reconnaître deux jours plu tard. Enfin, c'est également l'un des premiers sites avec Maghreb confidentiel à fournir les détails sur l'évacuation du président Tebboune vers l'Allemagne dans un avion médicalisé hyper-équipé qui témoignait alors de la gravité de sa maladie. Il n'y a aucune raison de douter de ces nouvelles informations, puisque toutes celles diffusées auparavant par le site ont fini par être confirmées.

En tout cas, les nouvelles ne sont pas bonnes du tout pour le président algérien dont la "fonction respiratoire est toujours diminuée et (qui) risque, malheureusement, de conserver de façon plus ou moins définitive, des séquelles handicapantes".

C'est ce qui explique qu'il ne puisse réapparaître pour donner un tant soit peu de crédit à la version alambiquée de la présidence algérienne qui se borne à parler de "convalescence", d'"examens médicaux approfondis", quand elle n'attribue pas à la chancelière allemande, Angela Merkel, des propos qui seront vite démentis concernant l'amélioration de la santé de Tebboune.

Si ces informations sont confirmées, il est clair que le chef de l'Etat algérien ne pourra pas reprendre ses fonctions de président de la République, sans risquer de passer de vie à trépas. Dès lors, la question qui se pose est celle de savoir si le régime d'apparatchiks qui continue de diriger le pays en l'absence de Tebboune sera en mesure de reconnaître «l'empêchement" prévu dans la Constitution, voire la "vacance" du pouvoir qui devrait logiquement s'en suivre. Rien n'est moins sûr, sachant qu'Abdelaziz Bouteflika avait été maintenu à son poste malgré son état maladif pendant plus de 5 ans, à savoir à partir de mars 2013, avant que le peuple ne se révolte en février 2019.

Par Djamel Boutebour
Le 05/12/2020 à 12h12, mis à jour le 05/12/2020 à 12h25