Production de vaccins en Algérie: une mission impossible, le pays n 'est pas même capable d'«homologuer un masque»

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Le 07/02/2021 à 08h37, mis à jour le 08/02/2021 à 12h56

Les dirigeants algériens multiplient les annonces sur la production locale du vaccin russe Sputnik-V. Si l’initiative est louable, le directeur général de l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac) explique que c’est impossible en l’état actuel de la production pharmaceutique algérienne.

Depuis quelques semaines, les dirigeants algériens et certains responsables de la lutte contre la pandémie du coronavirus multiplient les sorties médiatiques pour annoncer la production prochaine du vaccin anti-Covid-19 russe, le Spoutnik-V, en Algérie.

Une initiative louable qui permettrait au pays de faire face à son approvisionnement en vaccins en quantités suffisantes, et combler les maigres doses importées à ce jour par le pays.

Après la rencontre entre le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad et l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger Igor Beliaev, le 31 janvier dernier, la fabrication du vaccin anti-Covid-19 Sputnik V en Algérie est presque devenue un acquis et certains hauts responsables ont annoncé que le pays devrait entamer la production du vaccin russe d’ici deux mois, au plus tard.

Toiuefois, tout le monde n’est pas du même avis. Et la sortie d’un haut responsable vient doucher un peu l’enthousiasme des dirigeants qui souhaitent à travers cette annonce cacher leur échec à approvisionner le pays en vaccins en suffisance à cause de leur politique d’attentisme.

Ainsi, selon Noureddine Boudissa, directeur général de l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac), la production du vaccin russe Sputnik-V en Algérie est quasiment impossible.

Intervenant sur la Rado Chaine 1, il a expliqué que si les ressources humaines compétentes ne faisaient pas défaut, il n’en demeure pas moins que l’Algérie ne dispose pas actuellement de laboratoires spécialisés de Type 4 pour fabriquer le vaccin anti-Covid-19 russe.

«Vérifier la qualité de tout produit a besoin de laboratoires répondant aux normes internationales connues», a t-il souligné. En clair, le pays ne dispose pas de laboratoire à même de garantir la fabrication du vaccin anti-Covid-19 russe selon les normes requises.

Pour étayer ses dires, le directeur général d’Algerac a expliqué que l’Algérie ne ne disposait même pas d’un laboratoire pour «homologuer un masque» de protection.

Cette sortie médiatique du responsable de l’Organisation algérien d’accréditation (Algerac), institution qui compte plusieurs laboratoires en son sein, donne une idée claire sur les capacités réelles du pays à produire localement et en toute sécurité le vaccin russe.

Rappelons que l’Algérie a annoncé avoir reçu 550.000 doses de vaccins dont 500.000 doses du vaccins russe Spoutnik et 50.000 du vaccin anglo-suédois AstraZeneca/Oxford. Des doses qui permettent de vacciner au maximum 275.000 personnes.@

Par Karim Zeidane
Le 07/02/2021 à 08h37, mis à jour le 08/02/2021 à 12h56