Hospitalisé depuis plus de trois mois à Berlin, avec une petite sortie de 12 jours seulement, le président algérien Abdelmadjid Tebboune aurait appelé jeudi son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier pour le remercier des soins médicaux qu'il reçoit en Allemagne, selon un communiqué de la présidence algérienne.
L'information est évidemment à mettre au conditionnel, parce que, comme c'est devenu la coutume des services de communication, aucune illustration, aucune image du président Algérien ne l'accompagne. Comme si les services de communication avaient encore quelque chose à cacher sur son état de santé. Il est clair que le but poursuivi ici est la propagande sur son état de santé, sur ses capacités à tenir encore une conversation, donc éventuellement à gouverner.
De plus, il s'agit des premières nouvelles publiques d'Abdelmadjid Tebboune depuis le 27 janvier quand ce dernier avait, paraît-il, téléphoné au président tunisien Kais Saied.
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"Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a (...) fait part au président de la République fédérale d'Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, de ses remerciements et de sa gratitude pour la prise en charge médicale dont il a bénéficié depuis son arrivée en Allemagne", est-il indiqué.
Les deux dirigeants ont passé en revue "les perspectives de coopération" entre leurs pays, ajoute le communiqué.
Selon des médias électroniques, dont la version en ligne du quotidien arabophone Al Fadjr, ainsi que des rumeurs relayées sur les réseaux sociaux, M. Tebboune devrait retourner vendredi en Algérie.
Pris en charge pendant deux mois en Allemagne après avoir contracté le Covid-19 à Alger, le président algérien, 75 ans, a dû retourner le 10 janvier se faire opérer à Berlin à la suite de "complications" au pied droit. La nature de ces "complications" n'a jamais été précisée.
- Crispation -
Les séjours prolongés de M. Tebboune à l'étranger, trois mois en tout depuis le 28 octobre alors que l'Algérie traverse une crise sanitaire, politique et socio-économique, n'ont pas manqué de susciter des inquiétudes sur une éventuelle vacance du pouvoir.
"Réveillez-vous! Le président Abdelmadjid Tebboune est absent depuis un mois. Depuis la mi-octobre, il n'a passé qu'une douzaine de jours en Algérie. Aucun dirigeant, aucune institution ne s'inquiète de cette répétition de l'humiliant 4e mandat", interpelle ainsi sur Twitter le journaliste et analyste Abed Charef.
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Ce dernier fait référence au quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, quand l'ex-président déchu, frappé par un AVC en 2013, était devenu impotent et aphasique.
L'absence de M. Tebboune survient dans un contexte de crispation du régime à l'approche du deuxième anniversaire du soulèvement populaire du Hirak (22 février 2019).
Parmi les dossiers prioritaires qui attendent le président algérien, figurent un probable remaniement ministériel et l'élaboration de la nouvelle loi électorale en vue des prochains scrutins locaux et législatif anticipés, en principe d'ici la fin de l'année.
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Quoi qu'il en soit, l'objectif de ce message est clairement de montrer que le président algérien est toujours en activité et qu'il est même capable de tenir une conversation téléphonique avec ses homologues tunisien ou allemand. La question est évidemment de savoir si cela convaincra les Algériens. Rien n'est moins sûr.