C'est avec la régularité de métronome que les étudiants algériens maintiennent la pression sur le régime en sortant régulièrement manifester pour exiger des changements en profondeur. Ce mardi ne fait pas exception, puisqu'ils ont été des milliers à sortir dans les rues d'Alger, d'Oran, de Constantine ou d'Annaba.
Dans la capitale, les étudiants ont été rejoints une nouvelle fois par une foule immense scandant les slogans habituels contre les généraux qui demeurent la clé de voute du régime. Ils ne se sont pas contentés de marteler le message phare du Hirak contre le système politico-militaire qui avait soutenu Bouteflika et qui s'est réinventé en Abdelmadjid Tebboune, en l'occurrence "Dawla madaniya, ma chi askariya" (Pour un Etat civil et non militaire).
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Cette fois, ils sont allés un peu plus loin en demandant littéralement que soient jetée aux ordures la horde de généraux qui sont les vrais dirigeants du pays. "Les généraux à la poubelle et l'indépendance à l'Algérie", ont-ils clairement dit. Ils n'ont pas hésité à traiter les généraux de traîtres et les services de renseignements d'être rien moins que des terroristes.
Le régime algérien ne sait plus où donner de la tête, tant les attaques viennent de toute part. Ce 114e mardi du Hirak est marqué par la sortie virulente des étudiants contre les généraux qu'ils menacent de jeter à la poubelle en les traitant de traîtres.
Chauffée à blanc, la foule a enchaîné avec ses messages à l'endroit du régime. "Jina bach trahlou, majinach bach nehtaflou" ou "Nous sommes venus pour que vous dégagiez, nous ne sommes pas venus pour célébrer". En d'autres termes, ils sont en train de dire au régime que ce n'est pas pour le plaisir qu'ils sont tous les mardis et tous les vendredis dans la rue, mais pour voir le régime dégager une bonne fois pour toutes.
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Un autre slogan montre toute la détermination des étudiants à en finir avec ceux qu'ils qualifient de bande : "Thawra machi hamla intikhabiya", c'est-à-dire: "C'est une révolution et non une campagne électorale".
Ces manifestations interviennent dans un contexte de fortes tensions sociales où le pays vit au rythme des pénuries des denrées de première nécessité et dans lequel plusieurs corps de métiers menacent d'aller en grève. C'est sans doute ce qui explique que les manifestants aient haussé le ton contre le régime.