Le déroulement des élections législatives du 12 juin prochain, en dépit du rejet de cette élection par la population, inquiète les autorités algériennes. Elles craignent surtout des débordements et des perturbations après certains appels et au vu ce qui s’est passé dans certaines régions lors de la réforme constitutionnelle.
Et pour anticiper les risques de perturbation, le gouvernement algérien a mis en place un dispositif législatif encadrant l’opération électorale, particulièrement en ce qui concerne le volet sécuritaire du scrutin qui risque de connaître de sérieuses perturbations à cause de son rejet par la population.
A ce titre, les autorités annoncent la couleur en présentant tout un arsenal très répressif à l’encontre des personnes qui perturberaient le déroulement des élections législatives.
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Ainsi, le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a exposé, lors d’une rencontre par visioconférence, les dispositions relatives aux infractions électorales et les sanctions prévues en la matière et qui visent à garantir la protection du scrutin contre toute perturbation.
A cette occasion, le ministre a rappelé que "les sanctions pénales prévues en la matière sont énoncées dans les articles 294 à 313 de la Loi organique portant régime électoral, qui prévoient des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 20 ans, notamment pour les actes de destruction ou d’enlèvement d’urnes, d’atteinte au déroulement du scrutin et troubles aux opérations de vote".
Ces nouvelles sanctions pénales ont été conçues spécialement pour dissuader et réprimer les manifestants et activistes qui oseraient s’attaquer au scrutin du 12 juin prochain. Une échéance électorale sur laquelle comptent beaucoup les autorités pour se donner un semblant de légitimer en se débarrassant de certains "élus" de l’ancien régime. A ce titre, les autorités n’ont pas hésité à invalider les candidatures de certains dirigeants de partis politiques et d’oligarques pour donner un semblant de peau neuve à la futur assemblée nationale.
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Avec ces sanctions adoptées officiellement dans le contexte de ces élections, les autorités algériennes font monter d’un cran leur arsenal répressif à l’encontre des opposants à la tenue de ces élections législatives.
Ainsi, ces nouvelles armes juridiques vont servir aux tribunaux algérien de prétexte pour sanctionner lourdement les manifestants qui tenteraient de perturber le scrutin.
Il faut reconnaître que ce scrutin est loin de faire l’unanimité. Il est rejeté par le mouvement de contestation populaire (Hirak) qui le dénonce chaque semaine durant les grandes manifestations du mardi et de vendredi, tout comme les partis politiques, les activistes, etc.
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Une chose est sure, avec ces menaces de sanctions lourdes, les autorités risquent surtout d’aggraver les tensions déjà lourdes en Algérie. Outre les manifestations du Hirak, le pays connaît des mouvements de grèves de nombreuses professions dont la dernière est celle des sapeurs-pompiers algériens qui ont menacé de démissionner collectivement.
C’est dans ce contexte, particulièrement tendu que l’armée algérienne, sensée être neutre, a fait une sortie particulièrement critiquée en qualifiant les mouvements de grève de manœuvres contre la stabilité de l’Etat.