- Dépendance aux hydrocarbures -
Socialiste jusqu'au début des années 1990, l'économie reste ancrée dans une tradition de forte intervention étatique. Le pays est très dépendant de la rente pétrolière -- plus de 90% de ses recettes extérieures --, qui subventionne notamment carburants, gaz, électricité, eau, santé, logements et produits de base.
Pays membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Algérie est le 3e producteur de brut d'Afrique et parmi les dix premiers producteurs mondiaux de gaz.
Mais l'économie subit lourdement et durablement les effets de la pandémie de Covid-19 qui vient s'ajouter à la crise pétrolière.
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Et les autorités font face à une multiplication des conflits sociaux, alimentés par un taux de chômage élevé (15%) et une paupérisation de larges franges de la société.
- Passé colonial -
Colonisée par la France pendant 132 ans, après trois siècles de domination ottomane, l'Algérie proclame son indépendance le 5 juillet 1962 à l'issue d'une guerre de libération sanglante de près de huit ans.
En septembre 1963, Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), devient le premier président de l'Algérie indépendante.
En 1965, il est renversé par un coup d'Etat du colonel Houari Boumédiène, puis emprisonné. M. Boumédiène va diriger le pays d'une main de fer jusqu'à son décès fin 1978. Chadli Bendjedid lui succède et est réélu en 1984 et 1988 lors d'une présidentielle où il est le seul candidat.
- "Décennie noire" -
En octobre 1988, de violentes émeutes secouent Alger où l'état de siège est instauré. L'armée rétablit l'ordre en menant une répression meurtrière, tout en engageant des réformes qui mettent fin au règne du parti unique, le Front de libération nationale (FLN).
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L'annulation en janvier 1992 du premier tour des premières législatives multipartites, remporté par le Front islamique du salut (FIS), déclenche une guerre civile, jalonnée de massacres, entre groupes islamistes et forces de sécurité.
Le 15 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika, adoubé par l'armée, est élu président en pleine guerre civile.
Deux lois d'amnistie, en 1999 puis en 2005, largement adoptées par référendum, convainquent de nombreux islamistes de quitter le maquis et de déposer les armes. La "décennie noire" a fait officiellement 200.000 morts entre 1992 et 2002.
- Hirak -
En 2014, M. Bouteflika, candidat du FLN, est réélu pour un 4e mandat (81,49% des voix) malgré un accident vasculaire cérébral survenu l'année précédente qui l'a laissé handicapé et aphasique.
Début 2019, sa candidature à un 5e mandat provoque la colère de la rue qui se sent humiliée.
Un mouvement ("Hirak" en arabe) de protestation d'ampleur inédite naît le 22 février et contraint Abdelaziz Bouteflika, lâché par l'armée et plusieurs de ses alliés, à démissionner le 2 avril.
Le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, un apparatchik, ex-Premier ministre de Bouteflika, remporte la présidentielle, marquée par un taux d'abstention record, mais il est aussitôt contesté par le Hirak qui continue d'exiger le démantèlement du "système" au pouvoir depuis l'indépendance.
En mars 2021, le président Tebboune, de retour d'Allemagne où il a été longuement soigné du Covid-19, convoque des élections législatives anticipées le 12 juin.
Ces élections apparaissent comme une tentative du pouvoir de reprendre la main face à la reprise en février du Hirak dans la rue, après un an d'interruption due à la pandémie.
Déterminé à appliquer sa "feuille de route" électoraliste, le régime -- dont le pilier reste l'armée -- interdit les marches du Hirak.
- Plus grand pays d'Afrique -
Pays du Maghreb, l'Algérie est le plus grand pays d'Afrique (2.381.741 km2). La majorité du territoire est constituée de régions désertiques.
Plus de 80% de ses 44 millions d'habitants vivent sur le littoral, surtout dans la capitale Alger et sa région. Près de 54% de la population a moins de 30 ans.
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Le pays compte quelque 10 millions de berbérophones, la plupart vivant en Kabylie, région montagneuse, réputée frondeuse, à l'est d'Alger.
Langue du colonisateur, le français ne fait pas partie des langues officielles -- arabe et tamazight (berbère) --, mais le pays compte de très nombreux francophones.