Finalement, la grogne des médecins algériens a été payante. Alors que le budget algérien est contraint à une véritable diète, Abdelmadjid Tebboune a décidé d'accorder une rondelette somme d'argent au personnel médical qui est au premier front dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Mieux, sa décision, qui vient d'être prise, a même un effet rétroactif, puisqu'elle s'applique à partir du 15 février.
Ainsi, pour trois mois, le personnel médical percevra une prime supplémentaire de 40.000 dinars, soit l'équivalent de 320 dollars, ce qui en ces temps de crise est un vrai sacrifice.
La prime des agents paramédicaux est de 20.000 dinars, alors que les personnels administratifs et de soutien se sont vu octroyer 10.000 dinars mensuels.
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Le président algérien a pourtant annoncé, il y a une dizaine de jours, qu'il allait procéder à une grosse coupe sur le budget de fonctionnement. Néanmoins, la situation sanitaire mondiale à laquelle l'Algérie n'échappe pas ne lui facilite pas la tâche. Le personnel médical algérien est au bord de la rupture et n'a cessé de dénoncer les conditions désastreuses de travail.
Pas plus tard qu'il y a trois jours, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet, pointait du doigt le fait que le personnel continue «de travailler dans des conditions inappropriées du fait du manque flagrant en moyens essentiels de protection».
Il expliquait qu’«il est établi, que dans plusieurs équipes de soignants, nous enregistrons des médecins contaminés, voire des cas qui ont évolué vers une forme grave de la maladie ayant nécessité leur admission en réanimation».
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D’ailleurs, l’Algérie a enregistré le décès du Pr Si Ahmed El Mahdi, chef de service de chirurgie à l’hôpital Frantz Fanon de Blida, qui s’est éteint ce lundi 30 mars à l’âge de 71 ans. Célèbre pour ses nombreuses greffes rénales sur des patients à partir de donneurs vivants ou cadavériques, il était contaminé par le coronavirus.
En tout cas, le chef de l'Etat algérien se veut très rassurant. Il a notamment affirmé que le pays n'a rien à craindre sur le plan financier, concernant l'approvisionnement en vivres et en nmédicaments, dans la mesure où les réserves de change sont de l'ordre de "60 milliards de dollars" et que le pays disposerait de "six mois de stocks alimentaires".
Il s'est bien gardé de rappeler que l'Algérie est le troisième plus gros importateur de médicaments, derrière l'Egypte et l'Afrique du Sud, avec quelque 2,065 milliards de dollars annuels en moyenne sur la période 2016-2018. Cette année, non seulement les besoins vont sensiblement augmenter à cause de la pandémie de Covid-19, mais aussi et surtout la plupart des médicaments et du matériel médical connaissent une hausse sensible du prix.
Quoi qu'il en soit, les prochains mois s'annoncent très difficiles, puisqu'au-delà de la crise sanitaire à laquelle aucun pays ne peut échapper, cet Etat pétrolier risque la banqueroute si les cours du pétrole ne se redressent pas.