“Nous réclamons notre droit légitime et constitutionnel de retourner dans notre pays”, écrivent ces citoyens algériens bloqués en France depuis le 18 mars dernier, soit plus de 7 mois. Et en tenant compte de leur séjour avant cette mesure, certains y ont déjà passé une dizaine de mois. Forcés à rester dans l'Hexagone, ils accusent les autorités de leur pays de les avoir "sacrifiés et oubliés".
Ces victimes de la gestion catastrophique de la pandémie par le régime algérien ont décidé de sortir de leur silence. Ils ont ainsi demandé à rencontrer solennellement le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian pour qu'il plaide leur cause auprès des autorités algériennes qui sont les seules à pouvoir organiser leur voyage retour.
Dans cette demande déposée hier, mardi 20 octobre, au Quai d'Orsay, siège du ministère français des Affaires étrangères, selon le site d'information Algérie Part, ils expliquent que leur principale motivation est la “souffrance des Algériens bloqués en France depuis plus de 8 mois”. Pour rappel, leur galère a commencé précisément le 18 mars, date à laquelle les vols en direction de l'Algérie ont été suspendus par les autorités de leur pays.
Lire aussi : Vidéo. Idir: Alger se venge du rebelle et refuse le rapatriement de l'enfant prodige de la Kabylie
“Nous avons été abandonnés par notre gouvernement dans plusieurs pays à travers le monde sans aucune information concernant la réouverture des frontières. Nous en souffrons, des familles sont déchirées”, ont-ils écrit dans le courrier adressé à Le Drian.
Ils lui demandent ainsi d'intercéder en leur faveur auprès des autorités algériennes pour qu'elles organisent leur voyage retour.
Il faut noter qu'au début de la pandémie, des dizaines de milliers d'Algériens étaient bloqués à l'étranger, dont la plupart en France, et beaucoup d'entre eux n'ont toujours pas réussi à retourner dans leur pays. Les rapatriements se faisaient au compte-gouttes, avec des vols organisés de temps à autre. Mais depuis le 11 septembre, plus aucun vol n'a été programmé pour permettre aux milliers d'Algériens de rentrer.
Lire aussi : Covid-19: faute de tests, un avion d'Air Algérie renvoyé de Chine à cause d'un équipage infecté
Le 21 septembre dernier, il y a exactement un mois, une mère de famille bloquée en France avec son fils et son mari racontait sa mésaventure au site d'information Tout sur l'Algérie. "A chaque fois que j’entends qu’il y a un vol de rapatriement, on se déplace tous à l’aéroport", disait-elle. "La dernière fois, c’était le 11 septembre. Il y avait plus d’un millier de personnes dans notre situation à Orly pour un seul avion. Si vous n’êtes pas sur la liste, vous ne pouvez même pas accéder à l’aéroport. Air Algérie nous avait promis un autre vol de rapatriement le 16 septembre, mais en fait, c’était pour se débarrasser de nous. Aucun vol n’a été programmé depuis le 11 septembre".
Et TSA d'ajouter que le cas de cette mère de famille n'est pas isolé, puisque des milliers d'Algériens restent bloqués en France. Pour le moment, les autorités algériennes, sans doute à court d'argent, ne veulent plus parler de rapatriement, mais évoquent seulement la réouverture des frontières. Le président Tebboune lui-même affirmait que cette décision ne serait pas "politique, mais scientifique". Ce qui laisse penser que les autorités algériennes attendent que la pandémie s'estompe, aussi bien à l'étranger que dans leur propre pays, ce qui n'est pas encore le cas. L'attente risque donc d'être longue.