Après le Congrès américain, c’est au tour de l’Organisation des Nations unies de réagir face à la fermeture des lieux de cultes chrétiens en Algérie, notamment dans la région de Kabylie.
Ainsi, trois rapporteurs spéciaux de l’institution en charge des questions des droits de l’Homme ont adressé une lettre conjointe au gouvernement algérien pour demander des explications.
Cette sortie des rapporteurs intervient après les nombreuses fermetures de lieux cultes chrétiens en Kabylie. Au total, 9 églises affiliées à l’Eglise protestante d’Algérie ont été fermées entre septembre et octobre 2019 suite à la décision des gouverneurs de Tizi Ouzou et de Bejaïa.
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Dans un courrier adressé aux dirigeants algériens, les rapporteurs de l’organisation onusienne se disent inquiets de la situation de la liberté de culte en Algérie. «Nous exprimons des préoccupations quant aux procédures administratives d’enregistrement et des restrictions qui auraient été subies par l’Eglise protestante d’Algérie malgré sa longue présence et son fonctionnement dans le pays depuis les années 70, ainsi qu’aux actes de répression et d’intimidation qui auraient été perpétrés par des autorités étatiques à l’encontre des adeptes et des représentants des églises protestants», soulignent-ils.
Déjà en 2018, l’Eglise protestante d’Algérie avait dénoncé la fermeture des lieux de culte à Béjaïa se disant «victime d’une campagne d’acharnement par la fermeture de ses lieux de culte dans la wilaya de Béjaïa et la menace d’en fermer d’autres à Tizi Ouzou, ainsi que par des procès intentés à l’encontre des chrétiens».
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De même. Les rapporteurs ont signalé aussi les violences physiques subies par des «adeptes et des représentants des églises concernées» dont se seraient rendues coupables les forces de l’ordre durant leurs interventions, ainsi que les «actes d’intimidation» et de «traitement discriminatoire subi» par des représentants de l’église au niveau des postes frontières de l’Algérie. Ainsi, plusieurs chrétiens de la région sont poursuivis par la justice pour «prosélytisme».
Rappelons qu’en mai 2020, un groupe de représentants du Congrès américain avait aussi fait part de ses inquiétudes. «Nous avons des raisons de croire que ces fermetures d’églises font partie d’une campagne sous la direction précédente de l’Algérie pour empêcher les chrétiens d’exercer librement leur foi et leur religion», avaient-ils manifesté.
Ces fermetures sont dénoncées comme abusives et ne reposant sur aucun justificatif valable, selon les chrétiens de la Kabylie qui expliquent que l’article 42 de la constitution algérienne garantie la liberté de culte.
Quant aux autorités algériennes, elles essayent de justifier ces fermetures des lieux de cultes en avançant plusieurs raisons dont l’absence d’issues de secours et d’extincteurs d’incendie. Des insuffisances qui ne peuvent pas justifier la fermeture des lieux de cultes car faciles à résoudre.