Cameroun: "Vincent Bolloré, un ami qui ne veut aucun bien à France2?"

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Le 09/11/2016 à 09h53, mis à jour le 09/11/2016 à 12h04

Bolloré n'a pas apprécié la teneur du magazine diffusé par France 2 concernant les conditions de travail dans une plantation de palmiers à huile exploitée par une participation du groupe. Il réclame 50 millions d'euros à cause du reportage "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien?".

Le groupe France Télévisions, poursuivi en France par le groupe Bolloré après la diffusion d'un reportage s'intéressant à une société de production d'huile de palme, dont Bolloré est actionnaire minoritaire, est également assigné pour diffamation au Cameroun pour ce même magazine, a-t-il indiqué mardi.

France Télévisions, sa présidente Delphine Ernotte, le présentateur de l'émission "Complément d'enquête" Nicolas Poincaré et l'auteur du reportage, le journaliste Tristan Waleckx, ont été "assignés par la Socapalm (société camerounaise dont le groupe Bolloré est actionnaire, ndlr) devant le tribunal correctionnel de Douala" (Cameroun), a précisé le groupe audiovisuel, confirmant des informations du site Arrêt sur images. Objet d'une assignation pour "diffamation", le reportage évoquait les conditions de travail dans une plantation de la Socopalm, avec notamment le témoignage d'un salarié présenté comme mineur.

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"Cette plainte est le fait de Socapalm, dont le groupe Bolloré est l'actionnaire minoritaire et non gestionnaire", a précisé à l'AFP un porte-parole du groupe Bolloré. Socapalm est une filiale de Socfin, holding luxembourgeoise dont le capital est détenu à 39% par Bolloré. Le groupe Bolloré a assigné France 2 cet été devant le tribunal de commerce de Paris, une procédure inhabituelle, après la rediffusion de cette enquête qui porte atteinte, selon lui, à ses intérêts commerciaux.

Dans cette procédure française, il réclame 50 millions d'euros à la chaîne pour la rediffusion au mois de juillet de ce magazine "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien?", qui retrace le parcours de l'industriel breton, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB en Bretagne à la construction de son empire diversifié en passant par la reprise en main de Canal+ et sa présence en Afrique. Le groupe estime que l'enquête comporte "des erreurs manifestes et des diffamations délibérées qui lui portent préjudice", selon une source proche.

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"Un reportage français relève du droit de la presse français, et non pas du droit commercial ou du droit camerounais", a pour sa part fait valoir mardi soir auprès de l'AFP l'auteur du documentaire, Tristan Waleckx. Pour le journaliste, le fait que le groupe Bolloré n'ait pas porté plainte pour diffamation en France est "un aveu de sa part". "Il a peur de la solidité de nos preuves et préfère esquiver en tentant des procédures inédites et irrecevables", a assuré le journaliste.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/11/2016 à 09h53, mis à jour le 09/11/2016 à 12h04