Egypte: l'inflation culmine à 31,5%

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Le 12/05/2017 à 15h15

Le mois de ramadan s’annonce difficile pour les Egyptiens. Les prix ne cessent d'augmenter depuis la décision du gouvernement de laisser flotter la livre égyptienne face au dollar. Le taux d’inflation enregistré en avril est le plus élevé depuis plus de trois décennies.

C’est un mois de ramadan difficile qui s’annonce pour les Egyptiens. En avril dernier, le taux d’inflation a atteint 31,5%, soit son plus haut niveau depuis juin 1986. Et ce sont les produits alimentaires qui sont les premiers touchés par cette inflation galopante.

La situation risque de se corser durant le mois de ramadan, moment où la consommation de pain, de sucre, de lait, de dattes, de fruits et de légumes augmente. Or, certains de ces produits favorisent cette inflation galopante dans la mesure où ils sont importés.

Partant, le pouvoir d’achat des Egyptiens, lourdement grevé depuis novembre dernier, suite à la décision des autorités égyptiennes de laisser flotter la livre égyptienne face au dollar, risque encore de prendre un sérieux coup durant ce mois sacré.

Rappelons que cette forte inflation égyptienne est le fruit de trois facteurs fondamentaux. D’abord, il y a l’impact direct de la dépréciation de la livre égyptienne par rapport au dollar suite à l’adoption du flottement de la monnaie locale. Une décision a entraîné mécaniquement une dépréciation de la monnaie égyptienne face aux devises étrangères.

Ainsi, alors qu’il ne fallait que 8,83 livres égyptiennes pour un dollar avant cette décision, le flottement de la monnaie égyptienne s’est traduit rapidement par une «dévaluation» de celle-ci en ce sens qu’il fallait juste après cette décision débourser 19 livres pour un dollar. Le coût des produits importés s'en est trouvé augmenté. Or, l’Egypte importe une grande partie de ses denrées alimentaires (blé, farine, sucre, etc.) pour satisfaire les besoins immenses de ses 93 millions d’habitants. Cette situation a entraîné des pénuries et une flambée des prix des produits importés.

De plus, l’Egypte a été contrainte par le FMI de réduire ses dépenses budgétaires, notamment les subventions sur un certain nombre de produits tels que les carburants et les produits alimentaires. En outre, afin de renflouer les caisses de l’Etat, le pays s'est vu dans l'obligation de rehausser un certain nombre de taxes, notamment la TVA.

La conjonction de tous ces facteurs s’est traduite par une flambée généralisée des prix, notamment ceux les produits alimentaires.

Face aux craintes de tensions sociales, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi souhaite relancer rapidement l’économie du pays tout en gardant les prix sous contrôle. La seconde tranche du prêt du FMI est ainsi très attendue pour entreprendre des réformes structurelles à même de redynamiser l’économie du pays.

Par Karim Zeidane
Le 12/05/2017 à 15h15