CEMAC: il n'y aura pas de dévaluation du franc CFA

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Le 12/07/2017 à 12h31, mis à jour le 12/07/2017 à 12h39

A l’issue du Comité de politique monétaire tenu hier à Yaoundé, la Banque des Etats de l’Afrique centrale a enregistré un taux de croissance de 0,8% dans la sous-région et une atténuation des tensions inflationnistes. Le gouverneur de la BEAC a réaffirmé qu’il n’y aura pas de dévaluation du FCFA.

La croissance reprend progressivement au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), Celle-ci est tirée par la dynamique du secteur non pétrolier.

C’est ce qui ressort du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) qui s’est tenu ce mardi 11 juillet à Yaoundé au Cameroun.

Selon la BEAC, à la lumière des données économiques, monétaires et financières actualisées de l’année 2017, il ressort, d’une part, une légère remontée de la croissance avec un taux de 0,8% en termes réels.

D’autre part, la BEAC note une atténuation des tensions inflationnistes, avec un taux de 1,6% à la fin de l’année. De même, selon le communiqué publié à l’issue du CPM, la BEAC se dit satisfaite du recul du déficit du solde budgétaire à -3,5% du PIB dans la sous-région et de l’amélioration des comptes extérieurs avec un déficit du solde courant revenant à 7,9%. En outre, les taux de couverture extérieure de la monnaie sont remontés à 60,6%.

Enfin, le CPM, s’agissant des services de change, «a noté leur reconstitution progressive et encourage la poursuite des efforts qui y ont contribué, notamment la signature des accords avec le FMI».

A l’issue du CPM, lors des échanges avec la presse, le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, a tenu à réitérer qu’il n’y aura pas de dévaluation du franc CFA dans la zone CEMAC. Pour lui, les rumeurs sur une dévaluation sont récurrentes et infondées. «Une analyse comparative des situations économiques prévalant à la fin de l’année 1993, juste avant la dévaluation de janvier 1994 et en 2017 montre clairement que la sous-région n’est nullement au bord du précipice», a déclaré Abbas Mahamat Tolli.

Concernant le taux de croissance, il était de -0,3% en 1993 contre 0,8% en 2017. Le taux d’inflation est prévu en moyenne annuelle à 1,6% en 2017, inférieur à la norme communautaire de 3%, contre -0,4% en 1993. Le déficit budgétaire s’établit à 3,5% du PIB en 2017 contre 9,7% du PIB en 1993.

Le gouverneur de la BEAC reconnait néanmoins que la conjoncture économique et financière de la BEAC est difficile, mais que des mesures correctives idoines ont été engagées. En définitive, le régime de change en vigueur dans la CEMAC reste approprié. Aucun facteur objectif ne plaide aujourd’hui en faveur «d’un ajustement monétaire dans la CEMAC», selon Abbas Mahamat Tolli.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 12/07/2017 à 12h31, mis à jour le 12/07/2017 à 12h39