Le budget 2018 de l’Etat du Cameroun se prépare dans un contexte économique morose. Au plan national, l'économie fait montre de résilience malgré les chocs exogènes et la situation économique précaire dans la sous-région.
L'atout de la diversification a permis au Cameroun de maintenir sa croissance autour de 5,6% en moyenne annuelle depuis 2012. Toutefois, elle a ralenti en 2016, avec un taux estimé à 4,7% contre 5,8 en 2015. En 2017, la croissance est envisagée à 4,9%.
Aussi, le budget pour l'exercice 2018 sera-t-il élaboré sur la base des hypothèses d’un taux de croissance PIB de 4,6% dont 4,5% pour le PIB non pétrolier, un taux d'inflation de 2%. Le déficit budgétaire global attendu est de 3,3% du PIB et le déficit du compte courant de 1,7 % du PIB.
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Pour réaliser ces objectifs et accélérer la croissance le président Paul Biya a aussi prescrit la réduction du train de vie de l’Etat et de certaines activités budgétivores. Une préoccupation déjà évoquée l’année dernière. Cependant, Paul Biya s’est voulu plus précis concernant le budget 2018.
Ainsi, il demande d’une part, de procéder au «comptage physique» des personnels de l'Etat pour les actifs, de contrôle et de sécurisation des ayants droit pour les pensionnés. Car, le paiement des salaires des agents de l’Etat camerounais est estimé à environ 70 milliards de F par mois. Une dépense alourdie par certaines dérives dans la Fonction publique (missions fictives, frais divers exorbitants, salaires fictifs et pléthoriques, etc.). Idem en ce qui concerne la «rationalisation des dépenses liées aux fonctionnement des Comités et Commissions».
D’autre part, Paul Biya demande la révision de la mercuriale des prix. Lors de la commande publique, les prestataires facturent par exemple un paquet de 50 stylos ordinaires, vendu dans le commerce à 3.500 F CFA à près de 15.000 FCFA. L’Etat achète une rame de papier de 2.500 F CFA à 13.000 F CFA, etc. Le même principe est appliqué à la mercuriale des prix des loyers contractés par l'Etat.
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Par ailleurs, pour mettre fin aux gaspillages d’eau et d’électricité dans les administrations publiques, une nouvelle procédure de traitement des consommations publiques d'eau sera appliquée. Ici, l’on parle entre autres, de la généralisation de systèmes dits intelligents : lampes économiques, robinetteries à économie d’eau,… autant de système pouvant permettre de réduire les factures de consommation de 20 à 30% selon des experts.
Dans le même ordre d’idées, des quotas de consommation de téléphone seront définis par administration et par responsable. Enfin, pour assurer une meilleure maîtrise des dépenses liées à l'acquisition des véhicules, une attention particulière sera accordée à la réduction des crédits destinés à l'acquisition de nouveaux véhicules et la rationalisation de leur affectation.
Cependant, pour l’opinion publique, l’exemple devrait venir «d’en haut». Le chef de l’Etat devrait lui-même montrer la voie à suivre en réduisant les dépenses de la présidence de la République. Notamment en ce qui concerne ses séjours à l’étranger. De même, des partis d’opposition plaident pour une réduction des portefeuilles ministérielles et des diverses subventions octroyées à certaines administrations publiques.