Avec ses 90 millions d'habitants et sa forte croissance urbaine, l'Egypte ne se suffisait plus, depuis une bonne dizaine d'années, à sa propre production pétrolière. Pourtant, encouragée par de récentes découvertes, elle envisage bien de fournir à nouveau le marché international en hydrocarbures.
Tarik Al Mollah, le ministre du pétrole égyptien, a signé la semaine dernière deux contrats avec des majors du secteur portant sur des droits d'entrée de 81 millions de dollars pour l'exploitation d'importants blocs, selon la presse égyptienne. Le premier est conclu avec Royal Dutch Shell pour quelque 35,5 millions de dollars, alors que le second a été signé avec Apex International Energy pour 45,9 millions de dollars.
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Ces licences concernent la prospection de 16 nouveaux champs, s'étendant sur un total de 1,7 million d'acres, soit quelque 6878 kilomètres carrés.
L'Egypte était un exportateur net de pétrole, cependant, suite à la baisse de sa production et à la hausse de la demande domestique, le pays s'est retrouvé dans une situation d'importation. En effet, de 1968 à 2007, soit pendant une quarantaine d'années, elle était un acteur majeur du marché international de pétole, exportant régulièrement l'équivalent de 500.000 barils/jour de pétrole. Dans les années 1990, alors qu'elle ne consommait que 400.000 baril/jour, elle en produisait quelque jusqu'à 900.000 barils/jour.
Mais, à partir du milieu des années 1990, alors que la consommation ne cessait ne s'accroître de façon exponentielle jusqu'à atteindre près de 720.000 barils aujourd'hui, la production a commencé à décliner pour se stabiliser autour de 700.000 barils/jour. De sorte que le pays a besoin d'importer de plus en plus de pétrole.
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D'ailleurs, l'année dernière, l'Egypte a signé un contrat avec l'Arabie saoudite pour que la compagnie Aramco lui fournisse l'équivalent de 700.000 barils de pétrole par mois.
Depuis quelques temps, l'espoir renaît, notamment avec les récentes découvertes dans le secteur du gaz. L'année dernière l'italien Eni et le britannique BP avaient réalisé d'importantes découvertes, d'après le journal spécialisé Oil Price. Dès l'année prochaine, ces deux compagnies mettrons sur le marché l'équivalent de 40% de la production actuelle de gaz. Et en 2020, l'Egypte sera en mesure de produire le double de son niveau actuel. Le pays qui connaît des problèmes économiques depuis la révolution de 2011 en a bien besoin pour sortir la tête de l'eau.