Air Cemac est définitivement liquidée. Créée il y a 17 ans, la compagnie régionale des pays de l’Afrique centrale n’a jamais décollé. D’ailleurs, en 17 ans, elle n’a jamais acquis un seul avion.
Cette compagnie aérienne devrait pourtant constituer le pavillon régional censé faire oublier la compagnie panafricaine Air Afrique, qui a été, durant de longues années, le symbole d’une intégration africaine.
Il n’en fut rien du tout. Cette compagnie regroupant pourtant 6 pays africains «riches» -le Gabon, le Congo, le Tchad, la Guinée équatoriale et le Cameroun, disposant de ressources naturelles (pétrole, gaz, minerais, etc.) importantes- n’a en réalité existé que dans les cartons et ce durant 17 ans! Certains ont surnommé cette compagnie virtuelle "Air Jamais".
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Il faut dire que les partenaires potentiels qui étaient sollicités pour accompagner Air Cemac ont tous abandonné le projet. Il s’agit notamment de Royal Air Maroc, de Brussels Airlines et South African Airways. Quant à Air France-KLM, qui comptait prendre 34% du capital de a compagnie régionale, le refus de monopoles qu’elle désirait sur certaines routes régionales a fini par la refroidir. Sans ces investisseurs qui ont l’expertise dans le domaine aérien, le décollage de la compagnie était raté d’avance.
Du coup, ce projet qui visait à renforcer l’intégration régionale des 6 pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) –Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Centrafrique et Tchad- avec le lancement d’une compagnie régionale appelée à relier une vingtaine de capitales africaines et 6 métropoles européennes, dont Paris et Bruxelles, n’a pu finalement voir le jour.
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Ainsi, dès mai 2015, les chefs d’Etat de la région avaient compris qu’Air-Cemac est condamnée à ne pas décoller. «Au regard des difficultés de démarrage de la Compagnie communautaire Air Cemac, les chefs d’Etat, de gouvernement et délégation ont décidé de renoncer à ce projet», pouvait-on lire dans un communiqué sanctionnant la 12e session ordinaire des chefs d’Etats de la Cemac.
Il faut dire qu’à côté des partenaires réticents, il y a aussi la volonté manifeste de certains pays de la région de disposer de leur propre compagnie qui a porté préjudice à Air Cemac. C’est le cas notamment du Cameroun qui ne souhaitait pas la mort de son pavillon national, Camair.
Suite à cette décision, les ministres des Transports de la Cemac avaient entamé le processus de liquidation de la compagnie. Réunis le 3 août à Douala, au Cameroun, ils ont parachevé le processus de liquidation d’Air Cemac et l’abrogation de tous les textes communautaires relatifs à la compagnie.
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Ainsi, 17 ans après sa création, le capital initial de 10 milliards de francs CFA apporté par les Etats a été quasiment dépensé sans que la compagnie ne fasse voler un seul appareil. Terrible échec à l'image des pays de la sous région minés par une mauvaise gouvernance.