L’économie égyptienne se porte plutôt bien, si on se réfère aux évolutions des principaux indicateurs macro-économiques: croissance du PIB, niveaux des déficits budgétaire et compte courant, inflation, etc.
Toutefois, derrière ces performances se cache une cruelle vérité. La croissance se fait par le biais d’un endettement très soutenu et qui commence à inquiéter certains bailleurs de fonds.
Cette tendance à l’endettement ne semble pas vouloir s’engager sur un trend baissier. Ainsi, après avoir progressé de 16,562% à 96,6 milliards de dollars en 2018, comparativement à son niveau de fin 2017, la dette extérieure égyptienne devrait poursuivre son trend haussier en 2019.
Le niveau d’endettement pourrait même s’accélérer. Et au terme des deux premiers mois de l’année, l’endettement extérieur égyptien a bondi de 12%, par rapport à son niveau de fin 2018, pour atteindre 103,7 milliards de dollars.
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A ce niveau, la dette extérieure du pays représente un peu plus de 35,3% du PIB du PIB prévisionnel 2019 du pays, contre 36,9% du PIB en 2018.
Selon les prévisions, malgré la hausse de la dette publique égyptienne, le taux d’endettement devrait s’inscrire sur une tendance baissière.
Celui-ci devrait baisser de 97,3% du PIB en 2018 à 88,6% du PIB en 2019. Il convient de rappeler à cet égard que celui-ci avait atteint 108% du PIB en 2017.
Face à ce niveau d’endettement inquiétant, les autorités égyptiennes se sont engagées à ramener le taux d’endettement à hauteur de 80% du PIB à l’horizon 2022. Un niveau jugé plus tolérable.
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Cette baisse du taux d'endettement s’explique en partie par la dynamique de croissance de l’économie égyptienne.
En effet, selon les prévisions, celle-ci devrait afficher des taux de croissance de 5,3% en 2019 et 5,5% en 2020. Le PIB en valeur devrait atteindre 294 milliards de dollars en 2019.
L’économie égyptienne devrait enregistrer une forte croissance en raison de la hausse des dépenses publiques, de l’augmentation de la production de gaz naturel, des effets positifs des réformes touchant l’environnement des affaires et de la poursuite de la reprise du secteur touristique.
L'Egypte devrait continuer à tirer profit de la dépréciation de la livre égyptienne en attirant davantage d’investissement direct étranger (IDE) et rendant la destination Egypte encore plus attrayante aux touristes étrangers.
Le pays pourrait ainsi faire face à une situation des finances publiques encore tendue et surtout à un environnement économique mondial incertain, à cause de certaines tensions.