Cameroun: les chefs d’entreprise préoccupés par le rationnement des devises

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Le 24/05/2019 à 12h13, mis à jour le 24/05/2019 à 12h17

Le patronat camerounais a exprimé, le jeudi 16 mai dernier, sa préoccupation face à la raréfaction des devises. Une situation qui plombe notamment les transactions internationales.

Le patronat camerounais a réitéré le 16 mai dernier, sa préoccupation face à la rareté des devises, dont le rationnement est aujourd’hui imposé aux entreprises pour le règlement de leurs transactions internationales.

Ce rationnement se traduit notamment par des délais d’exécution des transferts beaucoup plus longs, le relèvement des coûts de transactions et la complexification des procédures, a déploré le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), à l’issue de l’assemblée générale de l’organisation, à Douala, la métropole économique.

Face à cette situation, le GICAM a donné mandat au Conseil d’administration pour «suivre avec une attention toute particulière, la question des devises et porter les préoccupations des entreprises y relatives».

En février dernier déjà, le patronat de la sous-région avait exprimé ses inquiétudes au sujet de la rareté des devises en Afrique centrale. Le président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (UNIPACE), Célestin Tawamba, par ailleurs président du GICAM, indiquait déjà que cette pénurie mettait notamment à mal la crédibilité des entreprises auprès des fournisseurs.

«Elle dégrade les risque-pays de la sous-région, et tend à détourner les institutions en assureurs-crédit de nos entreprises. Elle expose nos entreprises à des risques réels importants au regard de la protection de leurs actifs du fait de la non-effectivité du paiement des primes dues aux compagnies de réassurance internationales», affirmait l'homme d'affaires. Mais pour la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), il n'y a pas de pénurie de devises dans la sous-région.

«Il ne s'agit nullement d’une pénurie de devises dans la communauté. La situation de la stabilité externe de notre monnaie est confortable. La Banque centrale dispose donc de devises en quantité suffisante pour répondre à tout moment aux besoins des économies des Etats membres de la CEMAC», avait répliqué le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli.

Ce dernier avait alors accusé les banques commerciales lesquelles, selon lui, opèrent parfois en marge de la réglementation en la matière. A noter que la BEAC a adopté une nouvelle règlementation qui durcit notamment les conditions d’ouverture de comptes en devises hors de la zone CEMAC.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 24/05/2019 à 12h13, mis à jour le 24/05/2019 à 12h17