A la fin du mois de mai dernier, les réserves de changes de l’Egypte se sont établies à 44,27 milliards de dollars, en hausse de 106 millions de dollars par rapport au mois précédent, selon les données de la Banque centrale égyptienne.
Il s’agit d’un niveau record en devises, qui permettra au pays de couvrir environ 8 mois d’importations de biens, un niveau largement supérieur à la moyenne mondiale, qui se situe autour de 3 mois d’importation de biens.
On est loin des 19,04 milliards de dollars de réserves d’octobre 2016, lorsque le pays se trouvait dans une crise économique aigue.
Ces réserves en devises comprennent le dollar américain, l’euro, le dollar australien, le yen japonais et le yuan chinois.
La hausse continue des réserves en devises s’explique par plusieurs facteurs. Il y a l’effet de l’amélioration de la balance commerciale grâce à la hausse des exportations et la baisse des importations.
Une évolution positive qui s’explique aussi, en partie, par l'impact positif de la découverte de gisements de gaz, tout particulièrement dans le champ gazier de Zohr, en Méditerranée orientale.
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De même, le déficit du compte courant s’est fortement amélioré, du fait de l’amélioration de l’attractivité du pays, aussi bien vis-à-vis des investisseurs étrangers que des touristes (11,35 millions de touristes en 2018 pour 12,8 milliards de dollars de recettes), des visiteurs qui se sentent de plus en plus en sécurité.
Ainsi, la balance des paiements a été excédentaire de 12,8 milliards de dollars en 2017/2018 et devrait s’améliorer en 2018/2019.
Autre facteur positif: l’effet de l’endettement extérieur au cours de ces dernières années. La dette extérieure a franchi la barre des 100 milliards de dollars en fin février dernier pour s’établir à 103 milliards de dollars
En l’espace de trois années, le FMI a, à lui seul, débloqué 12 milliards de dollars en faveur du pays.
A cela s’ajoutent les nombreux emprunts obligataires sur le marché international de la dette, ainsi que des prêts issus d'institutions financières internationales, telles la Banque Mondiale ou encore la BAD.
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Cette hausse des réserves atteste donc de la vigueur de l’économie et la réussite du programme des réformes économiques entreprises par le gouvernement depuis fin 2016, qui ont nettement amélioré l’attractivité de l'Egypte.
Si parallèlement, l’inflation et le taux de chômage ont baissé, il faut toutefois souligner que les inégalités sociales demeurent extrêmement criantes.