Egypte: la dette s'envole en 2018 à cause des projets pharaoniques

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Le 24/05/2019 à 11h33, mis à jour le 24/05/2019 à 11h37

La dette totale du Trésor public égyptien a connu une croissance à deux chiffres en 2018 et commence à inquiéter. Le gouvernement promet de réduire son exposition vis-à-vis de l'étranger, mais la dette intérieure pourrait augmenter de moitié durant l'exercice 2019-2020.

Alors qu'elle était déjà considérée comme ayant une dette au-dessus de la normale, l'Egypte a vu ses engagements financiers exploser en 2018. Le gouvernement comptait, à fin décembre 2018, quelques 339 milliards de dollars de dette publique, dont 96,61 milliards au titre de la dette extérieure, soit 35,1% du PIB du pays.

Ce sont les engagements en livres égyptiennes qui connaissent la plus importante augmentation, avec 20,25% de plus par rapport à l’exercice précédente pour se situer à l’équivalent de 242 milliards de dollars.

Pour ce qui concerne la dette en devises, elle a augmenté de 16,6% par rapport à fin 2017, atteignant désormais 96,61 milliards de dollars.

Cette situation ne risque pas de s'arranger en Egypte, où de grands travaux sont en cours. Ainsi, pour l’exercice annuel qui débute en juillet prochain, le Trésor public égyptien envisage d’emprunter l’équivalent 48 milliards de dollars, soit 26% de plus par rapport à l’exercice budgétaire en cours.

Mais afin de ne pas aggraver son niveau d’exposition en devises, l’Egypte compte favoriser la dette intérieure en livres. Là où la dette intérieure devrait augmenter de 45% à 725 milliards de livres, les engagements extérieurs sont appelés à baisser sensiblement pour se situer à 95,6 milliards de dollars.

Il convient néanmoins de signaler que l'essentiel de la dette extérieure égyptienne est contractée auprès des partenaires avec lesquels le pays entretient de bonnes relations, comme les pays du Golfe, mais également la Banque africaine de développement et la Banque mondiale. 

Cette situation est essentiellement liée à la mise en oeuvre de grands travaux sur l'ensemble du territoire. En plus d'une nouvelle capitale ou de l'extension du canal de Suez, le pays lance ou inaugure régulièrement des projets pharaoniques. Pas plus tard que la semaine dernière, le pont suspendu le plus large au monde était livré et une gigantesque centrale solaire de 1600 MW a été annoncée, soit la plus grande jamais construite dans le monde. Evidemment, tout ceci contribue à doper une économie durement touchée par la période post-révolution. Puisque, le pays a enregistré en 2018, une croissance de 5,3% de don PIB. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 24/05/2019 à 11h33, mis à jour le 24/05/2019 à 11h37