Le Grand barrage de la renaissance d’Ethiopie (GERD) est réalisé à hauteur de 80%, selon le ministre éthiopien de l’Eau, de l’irrigation et de l’électricité, Sileshi Bekele. Mais les travaux hydromécaniques ne sont réalisés qu’à hauteur de 25%.
Il s’agit d’un retard considérable par rapport à l’objectif affiché par les concepteurs du projet à son démarrage en avril 2011 et qui devrait être achevé en 2017.
En décembre 2018, le gestionnaire du projet a déclaré que la réalisation du barrage demanderait 4 années supplémentaires pour s’achever en 2022, en raison notamment des retards enregistrés dans la partie électromécanique du projet.
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Selon le ministre, plusieurs facteurs expliquent ce retard. D’abord, il y a l’inexpérience de la société MeTEC, affiliée au ministère éthiopien de la Défense. Ensuite, ce retard est causé par la découverte d’une vallée profonde lors de la construction du barrage, retardant ainsi sa construction de près de 3 ans. En outre, le plan de finalisation du projet a pris énormément de retard.
Enfin, le barrage a connu des modifications importantes qui ont contribué à ce retard. Ces modifications ont concerné la conception du barrage. Celles-ci devront contribuer à augmenter sa capacité de production d’électricité de 6.000 MW à 6.450 MW.
A ce titre, le ministre a souligné que le pays a acquis 9 turbines et un générateur d’énergie. Certaines turbines ont été déjà acheminées sur le site du GERD.
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Rappelons que le GERD, en construction sur le Nil Bleu, une fois finalisé sera le plus important barrage hydroélectrique du continent africain. Il aura à terme une capacité de 6.450 MW et nécessitera un financement de près de 4 milliards de dollars.
Enfin, la sortie du ministre a été aussi l’occasion de revenir sur la controverse relative à la construction du barrage, opposant particulièrement l'Ethiopie à l'Egypte qui craint que cet immense barrage n'affecte les débits du Nil, la source nourricière de l'Egypte. «Lorsque l’Ethiopie affirme que le GERD n’a pas d’impact significatif sur les pays en aval, il ne s’agit pas d’un énoncé non empirique, mais d’un énoncé factuel basé sur des recherches scientifiques», a t-il expliqué.