Egypte-Soudan-Ethiopie: une rencontre au Caire pour débloquer le différend sur le Barrage de la Renaissance

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Le 12/02/2019 à 06h16, mis à jour le 12/02/2019 à 07h33

Le remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) est toujours la source d’un différend entre l’Ethiopie et l’Egypte. Les parties prenantes vont se retrouver le 20 février courant au Caire pour tenter d'aplanir les divergences.

La question relative au remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) continue à diviser Ethiopiens et Egyptiens. Le 32e sommet de l’Union africaine qui s’est déroulé à Addis-Abeba, en Ethiopie, a été l’occasion pour les trois chefs d’Etats de se retrouver pour arrondir les angles. Toutefois, selon le ministre des Affaires étrangères égyptien, Sameh Shoukry, «les trois parties ne sont pas parvenues à une vision unifiée en matière de remplissage et d’exploitation du réservoir».

Une nouvelle rencontre tripartie (Egypte, Ethiopie et Soudan) se tiendra le 20 février courant au Caire, en Egypte, dans le but de dépasser ce point d’achoppement entre les deux pays depuis plusieurs mois.

Celle-ci intervient au moment où le raïs égyptien vient de prendre la présidence de l'Union africaine. 

Les discussions porteront sur la durée du remplissage de l’énorme réservoir du barrage d’une contenance de 74 milliards de mètres cubes.

Alors que l’Ethiopie souhaite étaler la durée du remplissage du réservoir sur 5 et 6 ans afin de pouvoir produire rapidement et de manière efficiente de l’électricité, l’Egypte campe sur une durée plus longue allant de 10 à 12 ans nécessaires pour ne pas baisser le débit de la quantité d’eau du Nil et impacter négativement sur les pays en aval. Selon les experts égyptiens, un remplissage sur un délai court priverait l’Egypte entre 12 à 25% des eaux nécessaires à sa population, son agriculture et son industrie, selon les experts égyptiens. 

Rappelons que l’Ethiopie a démarré la construction du barrage, le plus imposant d’Afrique, en mai 2011, suscitant la désapprobation de ses voisins qui l’accusent de réaliser l’ouvrage sans consulter les autres riverains en aval du Nil -le Soudan et l’Egypte-, conformément aux accords internationaux sur le partage des eaux du fleuve.

Les égyptiens faisant allusion aux accords de 1929 et 1959 qui avaient réservé 80 milliards de mètres cubes d’eau du Nil à l’Egypte et au Soudan. Ces accords accordaient aussi à l’Egypte le droit de s’opposer à tout projet susceptible de porter atteinte à sa part des eaux du Nil en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie et au Soudan.

Ce barrage hydroélectrique d’un coût global de plus de 4,8 milliards de dollars est doté d’une capacité de 6.450 MW.

Par Moussa Diop
Le 12/02/2019 à 06h16, mis à jour le 12/02/2019 à 07h33