Pétrole: Bank of America Merrill Lynch estime que le cours du baril peut tomber à 30 dollars

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Le 14/08/2019 à 17h23, mis à jour le 14/08/2019 à 17h26

Les cours du baril de pétrole pourraient chuter encore plus lourdement dans les semaines et mois à venir. Selon les analystes de Bank of America Merrill Lynch, la branche banque d’investissement de Bank of America, le cours du baril de pétrole pourrait tomber à hauteur de 30 dollars, voire moins.

Jusqu’à quel niveau le cours du baril de pétrole pourra-t-il tomber? Difficile de pronostiquer sur le sujet, tant le yo-yo du cours du baril durant ces derniers mois a dérouté analystes et conjoncturistes.

A ce titre, selon une étude des analystes de Bank of America Merrill Lynch (BoAML), la branche banque d’investissement de Bank of America, citée par le site spécialisé TradingSat, le cours du baril pourra poursuivre son trend baissier jusqu’à hauteur de 30 dollars.

Plusieurs facteurs pourraient conduire à la chute du cours du baril de l’or noir. D’abord, selon les analystes, si la Chine, gros consommateurs de pétrole, décide de s’approvisionner auprès de l’Iran, en représailles aux nouveaux tarifs douaniers de 10% imposés par Trump sur 300 milliards de dollars de produits chinois, passant ainsi outre les sanctions américaines à l’encontre de Téhéran, cela pourrait contribuer à la chute des cours du baril de pétrole.

Si un tel scénario se réalise, les analystes de BoAML avancent que le cours du baril pourrait s’établir entre 20 et 30 dollars. Les Chinois seront encouragés à s’approvisionner en Iran avec un pétrole moins cher qui atténuerait l’impact de la hausse des droits douaniers imposée par les Etats-Unis. En effet, à cause de l’embargo décrété par les Américains, les exportations de pétrole iraniennes ont chuté de 2,5 millions de barils par jours en juin 2018 à 100.000 barils à fin juillet 2019.

Pour rappel, la décision de Trump a fait chuter le cours du baril de 8% en une journée -le jeudi 1er août-, soit la plus forte baisse du cours du baril depuis 5 ans, ramenant le prix du baril au-dessous de la barre de 60 dollars. Le Brent s’échange actuellement autour des 58 dollars le baril.

Face à ces craintes, le président américain a décidé de reporter du 1er septembre au 15 décembre l’instauration des droits de douane de 10% sur certains produits chinois.

Ensuite, les analystes estiment que la décision de Trump d’augmenter les droits de douane pourrait réduire la demande mondiale de pétrole de 250.000 à 500.000 barils de pétrole par jour, à cause du ralentissement de la croissance mondiale qui en résulterait, sachant que la Chine est la seconde puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis. Il faut souligner que cette guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine intervient dans un contexte particulier de ralentissement de l’économie chinoise.

Or le ralentissement de l’économie chinoise entrainerait une baisse, notamment de la demande mondiale du pétrole et de plusieurs matières premières et, du coup, induirait un ralentissement de l’économie mondiale et donc une baisse de la demande en pétrole.

Par ailleurs, d’autres facteurs pourraient actuellement contribuer à tirer le cours du pétrole vers le bas. Ainsi, la surproduction de l’or noir, à cause notamment de l’offre américaine abondante, et l’importance du niveau des stocks de pétrole américain contribuent à entretenir un niveau bas du cours du baril.

Par Kofi Gabriel
Le 14/08/2019 à 17h23, mis à jour le 14/08/2019 à 17h26