Les effets de la pandémie du coronavirus se font senti sur les réserves en devises de l’Egypte. En croissance au cours des trois dernières années et plus particulièrement au cours des 12 derniers mois de l’année écoulée pour atteindre la barre des 45,5 milliards de dollars, une première dans l’histoire du pays, dans le sillage de la reprise de l’économie égyptienne, cette progression a connu un coup d’arrêt à cause du Covid-19.
Ainsi, selon les données révélées par la Banque centrale d’Egypte, ces réserves de change (devises étrangères, or, droits de tirage spéciaux et prêts nets au FMI) se sont établies à à 40 milliards de dollars à fin mars 2020, contre 45,5 milliards de dollars à fin 2019, soit une baisse de 12,08%, ou un recul en valeur de 5,5 milliards de dollars.
Lire aussi : Egypte. Aviation & Tourisme: suspension du trafic international, 143 millions de dollars de pertes en 12 jours
Selon la Banque centrale, environ 5,4 milliards de dollars de ses réserves ont été consacrés à l’importation de biens stratégique, combler la baisse des investissements directs étrangers, le remboursement des obligations internationales du service de la dette, le financement de grands projets nationaux et les besoins des secteurs industriels, agricoles et des services pour soutenir la production et la création des emplois.
Reste que les projections ne sont pas favorables. En effet, à cause de la pandémie du Covid-19, l’Egypte, à l’instar d’autres pays de la planète, souffre des impacts du Covid-19 sur son économie. Parmi les secteurs les plus touchés figure le tourisme, secteur stratégique qui a généré 12,5 milliards de dollars en recettes en 2019 pour 13,1 millions d’arrivées de touristes. Actuellement, le secteur est à l’arrêt du fait de al fermeture des frontières.
Lire aussi : Vidéo. Egypte: les touristes priés de rester chez eux et les sites touristiques stérilisés
Ensuite, le canal de Suez devrait aussi voir ses recettes diminuer du fait de la baisse des échanges mondiaux dans le sillage de la baisse de la demande des grands pays, notamment la Chine. De même, les transferts de la diaspora égyptienne, seconde sourde d’entrée de devises après les exportations, devrait souffrir cette année du fait des pertes d’emplois consécutives aux arrêts de nombreuses activités dans les pays du Golfe où se trouve une partie importante de cette diaspora.
Enfin, du côté des investissements directs étrangers (IDE), la conjoncture internationale est telle que de nombreux groupes étrangers, touchés de plein fouet par les conséquences du Covod-19 préfèrent ajourner leurs investissements à l’étranger, le temps d’avoir lus de visibilité.
Lire aussi : Algérie. La forte baisse des réserves en devises, inquiétante, devrait se poursuivre
Bref, ce second trimestre devrait aussi connaître une baisse plus significative des réserves en devises du pays. Reste que pour la Banque centrale égyptienne, cette baisse n’est pas inquiétante sachant que les 40 milliards de dollars couvrent encore 8 mois d’importations de matières premières, dépassant ainsi la norme internationale de 3 mois.
Rappelons qu’en octobre 2016, lorsque l’Egypte a décidé de libéraliser son régime de change, les réserves en devises du pays s’établissaient à seulement 19,5 milliards de dollars. L’accès à un prêt de 12 milliards de dollars du FMI, la hausse des investissements directs étrangers dans le sillage des réformes structurelles entreprises par le gouvernement et la reprise économique, l’amélioration des recettes touristiques, des transferts de la diaspora égyptienne et du Canal de Suez ont contribué fortement à l’amélioration des réserves en devises du pays.