Cameroun: un fonds pour accélérer l’accès à l’énergie électrique, dans un pays à fort potentiel de production

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Le 21/08/2020 à 08h28, mis à jour le 21/08/2020 à 09h56

Le président Paul Biya a pris un décret créant, organisant et définissant le fonctionnement d’un Fonds de développement du secteur de l’électricité, une décision qui intervient alors que seulement 62% de la population a accès à l’énergie électrique, malgré le fort potentiel hydroélectrique du pays.

Yaoundé s’est donné pour objectif d’étendre l’accès à l’électricité à 88 % de sa population d’ici 2022.​ Au Cameroun, en effet, selon une étude publiée en 2019 par la Banque mondiale, seulement 62% de Camerounais ont accès au courant.

Une situation qui prévaut alors que le pays représente le troisième plus fort potentiel hydroélectrique en Afrique subsaharienne, avec un potentiel de 12.000 MW. 

Le gouvernement camerounais vient donc d'annoncer la création d’un Fonds de développement du secteur de l’électricité (FDSE). Il s’agit d’un «compte d’affectation spéciale destiné au financement du développement du secteur de l’électricité», indique le décret relatif à sa création, son organisation et son fonctionnement, signé le 19 août 2020 par le président Paul Biya.

Le décret présidentiel précise que ce fonds a pour missions le financement des activités relatives à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et stratégies dans le secteur de l’électricité, des études relatives à la planification et au développement des activités de ce secteur.

Le décret précise, de plus, la mise en œuvre d'études de faisabilité ainsi que le montant des investissements nécessaires à la réalisation des infrastructures du secteur de l’électricité.

Les opérations relatives à la préparation et à l’organisation des appels d’offres en vue de la sélection des opérateurs des centrales électriques y sont également définies, ainsi que les opérateurs des activités de gestion du réseau de transport et de distribution d’électricité.

La contrepartie reversée par l’Etat en dépenses réelles dans le cadre des projets à financement conjoint y est aussi explicitée, de même que les opérations de suivi et de contrôle des activités de stockage de l’eau pour la production de l’électricité, de production, de transport, de distribution, d’importation, d’exportation et de vente de l’électricité, etc.

Le Fonds sera alimenté par les contributions annuelles des opérateurs titulaires d’un titre de concession ou de licence, à hauteur de 1% de leur chiffre d’affaires annuel hors taxes; d’une quote-part de la redevance d’eau ou droits d’eau; des ressources du budget de l’Etat au titre de sa participation ou contribution aux opérations de structuration juridique et financière des projets du secteur de l’électricité; d’une quote-part des dividendes de l’État au titre de ses prises de participation dans les entreprises du secteur de l’électricité ou, encore, d’une quote-part des amendes et pénalités collectées au titre de la loi régissant ce secteur.

L’objectif visé est notamment d’améliorer la planification et la gestion des ressources par tous les établissements du secteur de l’énergie et d’assurer un meilleur accès à l’énergie électrique.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 21/08/2020 à 08h28, mis à jour le 21/08/2020 à 09h56