Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) «constate le déploiement, ces dernières semaines, des méthodes répressives» contre les professionnels des médias, s’inquiète son président, Denis Nkwebo, dans un communiqué publié ce lundi 5 novembre 2018 à Douala, la métropole économique.
En cause, la convocation, l’arrestation et la «détention arbitraire» de plusieurs journalistes au lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier. Le cas le plus récent est celui de Joseph Olinga, chef d’agence du quotidien privé Le messager à Bafoussam (Ouest) et membre du Bureau exécutif national du SNJC. Après une garde à vue de 48 heures dans les locaux de la brigade de recherche de la gendarmerie nationale de la ville, ce dernier a été déféré au parquet ce lundi 5 novembre. Il a été par la suite libéré mais doit comparaître devant le juge le jeudi 8 novembre prochain.
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Le journaliste a été victime de sévices infligés par des éléments d’une patrouille de la gendarmerie de Bafoussam qui accompagnaient le premier adjoint préfectoral de la Mifi dans sa tournée de fermeture des débits de boissons qui n’avaient pas respecté l’arrêté fixant exceptionnellement la fermeture des bars à 21 heures le 2 novembre dernier. Son tort : avoir demandé à l’autorité administrative les raisons motivant cette fermeture. Une démarche que les gendarmes ont considérée comme de l’insubordination, nous apprend le syndicat.
Le journaliste a été ainsi «molesté, humilié, traîné au sol sur plusieurs mètres, avant d’être embarqué dans la camionnette de la gendarmerie nationale stationnée à l'extérieur», dénonce le directeur de publication du Messager dans un communiqué.
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Selon le SNJC, Joseph Olinga avait confié à des proches que les autorités avaient promis de le faire arrêter pour l’empêcher de couvrir la marche programmée le lendemain par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto, candidat malheureux à la présidentielle, et qui conteste les résultats officiels du scrutin. Cette marche a été interdite. Tout en condamnant le «traitement inhumain» réservé au journaliste, le SNJC exige sa «libération sans condition». Le syndicat entend également intenter une procédure judiciaire contre les «auteurs passifs et actifs de cette barbarie».
Par ailleurs, le SJNC a constitué un collège d'avocats pour assurer la défense de la journaliste Mimi Mefo Takambou, rédactrice en chef adjointe, en charge du service en anglais et présentatrice vedette de journaux en langue anglaise à la chaîne de radio et télévision privée Equinoxe à Douala, dans la métropole économique. Elle devait se présenter ce lundi 5 novembre à la légion de gendarmerie du Littoral où une enquête a été ouverte contre elle pour «fausses nouvelles et cybercriminalité».
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Son audition était initialement prévue le 2 novembre dernier. Des appels se multiplient également pour exiger notamment la libération du journaliste Gustave Flaubert Kengne, directeur de publication du journal «Orientation Hebdo» et coordonnateur du Regroupement des médias citoyens, basé à Bafoussam. Ce dernier est écroué depuis le 29 octobre dernier à la prison centrale de la ville. Il a été inculpé de «participation à des hostilités contre la patrie», alors qu’il enquêtait sur des fraudes ayant émaillé le dernier scrutin présidentiel.