Mais cet homme massif et peu démonstratif, élu pour succéder à l'extravagant Jammeh, entend bien transformer le visage de son pays, promettant "une nouvelle Gambie", dans une première réaction à l'AFP vendredi après la proclamation des résultats.
Déterminé à rompre avec l'exercice solitaire du pouvoir pratiqué pendant 22 ans par son prédécesseur, il se présente en chef d'un collectif sélectionné selon des critères de compétence.
"J'ai une très bonne équipe, qui est très expérimentée, très instruite, il y a donc un espoir pour la Gambie", a-t-il assuré.
Pendant la campagne électorale, il s'est engagé à respecter le mémorandum adopté par la quasi totalité des partis d'opposition qui l'ont désigné comme leur candidat, prévoyant la mise en place d'un gouvernement de transition pendant trois ans.
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Adama Barrow, 51 ans, appartenant à l'ethnie mandingue, la plus importante du pays (environ un tiers de la population), qui se décrit comme un bourreau de travail, a appelé ses compatriotes à se retrousser les manches pour développer leur pays.
Il y a moins de six mois, bien peu de Gambiens auraient pourtant pu mettre un nom sur son visage, omniprésent dans les rues, sur les affiches ou des T-shirts tout au long de la campagne.
Supporter des "Gunners" d'Arsenal
Ce cadre de la principale formation de l'opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), a été propulsé sur le devant de la scène à la suite de l'arrestation et la condamnation en juillet à trois ans de prison pour rassemblement illégal d'une partie de la direction de l'UDP, dont son chef Ousainou Darboe.
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Cette répression a favorisé un rare mouvement d'unité de l'opposition autour d'un candidat commun, Adama Barrow, qui a ensuite démissionné de l'UDP pour mieux représenter toute la coalition. Et qui a remporté la présidentielle de jeudi.
Souvent habillé de longues tuniques, celui qui se présente comme un fervent musulman a créé son agence immobilière après avoir travaillé plusieurs années dans la plus importante société du secteur en Gambie.
Marié à deux femmes et père de cinq enfants, il ne confesse qu'une passion terrestre, contractée lors de son séjour en Grande-Bretagne dans les années 2000, pour le club de foot londonien d'Arsenal.
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Il dit comprendre pourquoi tant de Gambiens quittent leur pays pour émigrer clandestinement car il a aussi touché du doigt, pendant ses trois années et demie en tant qu'immigré, les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Les Gambiens occupent la première place par rapport à la population (moins de 2 millions) parmi les nationalités de migrants qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie pour atteindre l'Italie, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).
"Il y a une crise en Gambie" qui pousse tant de ses habitants sur le chemin de l'exil souligne Adama Barrow. "Quand on entend le nom Europe, on pense que c'est le paradis, mais ça ne l'est jamais".