Yahya Jammeh vient d'avoir une allocution à la télévision nationale gambienne où il déclare avoir rejeté les résultats de l'élection présidentielle.
Le président gambien, aujourd'hui âgé de 51 ans, arrivé au pouvoir en 1994 à la suite d'un coup d'Etat, avait pourtant reconnu sa défaite face à Adama Barrow, candidat unique de l'opposition. Ce dernier avait recueilli quelque 45% des voix exprimées lors du scrutin à un tour du 1er décembre.
"Après une enquête approfondie, je me suis rendu compte que l'élection présidentielle était entâchée d'anomalies inacceptables, par conséquent j'ai décidé de rejeter les élections", a-t-il affirmé ce vendredi soir à la télévision. Mardi, la commision électorale a cependant annoncé, après un recomptage, des chiffres différents mais qui ne changeaient en rien la défaite de Jammeh. l'écart entre Barrow et le président sortant, a été de 20.000 voix envrion contre 60.000 auparavant. Selon la presse sénégalaise, c'était-là la première manoeuvre de Jammeh : forcer Alieu Njie, le président de la commission électorale, à donner de nouveaux résultats afin de le décrédibiliser. Manoeuvre réussie pour en tout cas confisquer le pour.
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"Je demande une nouvelle consultation transparente sous l'égide d'une nouvelle commission indépendante dirigée par un citoyen craignant Allah", a-t-il ajoutée.
Evidemment, cette attitude ne surprend que peu d'observateurs, puisque Jammeh est connu pour son humeur changeante. De plus, à la question de savoir ce que lui réserverait un nouveau pouvoir dirigé par Adama Barrow, lui et ses lieutenants n'ont que peu de réponses.
Quoi qu'il en soit, Mankeur Ndiaye, ministre sénégalais des Affaires étrangères, l'a mis en garde contre toute décision mettant en péril la vie, les biens ou les intérêts des nombreux Sénégalais vivant en Gambie. Par la même occasion, l'Union africaine, l'ONU et la CEDEAO ont été saisies de cette nouvelle décision qui s'apparente à un coup d'Etat contre le président élu.