Afrique du sud. Retrait de la CPI. la justice dit niet à Zuma

Cour pénale internationale de la Haye.

Cour pénale internationale de la Haye. . DR

Le 22/02/2017 à 11h13, mis à jour le 22/02/2017 à 11h17

La justice sud-africaine a infligé mercredi un camouflet au gouvernement de Pretoria en retoquant sur la forme sa décision controversée de claquer la porte de la Cour pénale internationale (CPI), dont il dénonce un parti pris anti-africain.

Saisi par l'opposition, un juge a estimé mercredi que la lettre de retrait de la CPI envoyée en octobre dernier à l'ONU était "inconstitutionnelle et invalide" parce qu'elle n'avait pas été précédée "d'une approbation du Parlement". Le gouvernement et le président Jacob Zuma "doivent sur le champ révoquer la notice de retrait", a ordonné le juge Phineas Mojapelo, de la Haute-Cour de Pretoria.

Le tribunal installé à La Haye est menacé depuis des mois d'une vague de retraits de la part de plusieurs pays africains. L'Afrique du Sud a franchi le pas après la vive polémique suscitée par son refus d'arrêter sur son sol le président soudanais Omar el-Béchir malgré un mandat d'arrêt de la CPI, au motif qu'il bénéficiait de l'immunité diplomatique.

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M. el-Béchir est poursuivi à La Haye pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans la province soudanaise du Darfour, en proie depuis plus de dix ans à la guerre civile. Saisie du dossier, la Cour suprême d'appel sud-africaine avait condamné la passivité du gouvernement à l'endroit du chef de l'Etat soudanais, la qualifiant de "conduite scandaleuse".

Depuis son entrée en fonction en 2003, la CPI a ouvert dix enquêtes, dont neuf dans des pays africains. Ces cibles lui ont valu de nombreuses critiques sur le continent, notamment de l'Union africaine (UA) qui a dénoncé une "sorte de chasse raciale". En octobre 2016, le ministre sud-africain de la Justice Mike Masutha avait accusé la CPI de "préférer de toute évidence viser des dirigeants en Afrique".

La Cour s'en est défendue en soulignant que nombre de plaintes dont elle était saisie (Centrafrique, Ouganda, Mali, République démocratique du Congo) émanaient de gouvernements africains.

Outre l'Afrique du Sud, le Burundi a déjà annoncé sa décision de quitter la CPI en octobre. L'ex-président de la Gambie Yahya Jammeh avait décidé de faire de même mais son successeur Adama Barrow, élu en décembre, a annulé la procédure. Le président du Kenya Uhuru Kenyatta a pour sa part fait savoir qu'il réfléchissait "sérieusement" à un départ de son pays. A l'inverse, d'autres pays africains comme le Sénégal et le Botswana, entre autres, soutiennent ouvertement la CPI.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 22/02/2017 à 11h13, mis à jour le 22/02/2017 à 11h17