Son nom crève toutes les audiences, ses faits et gestes sont scrupuleusement observés, ses tweets partagés par des milliers de personnes et commentés dans tous les sens, ses interviews réalisées à l’étranger sont relayées par des médias de la RD Congo, etc.
Depuis quelques semaines, Sindika Dokolo, célèbre collectionneur d’œuvres d’art, tient le haut du podium de la scène politique congolaise, alors que son nom de famille, Dokolo, a toujours été lié aux milieux d’affaires.
En effet, l’opinion nationale découvre, chaque jour qui passe, l’engagement politique de ce personnage qui ne loupe plus l’occasion de porter des critiques acerbes contre la gouvernance du pouvoir de Kinshasa. «Vu les tragédies qu’a connues ce pays, il est primordial de protéger et d’appliquer la Constitution…» a-t-il, par exemple, déclaré en janvier dernier tout en indexant le gouvernement comme responsable du calvaire que connait la population.
Au moment où un flou plane dans les relations entre Luanda et Kinshasa, Sindika Dokolo, a affirmé, dans une interview du mardi 30 mai 2017, être d'accord avec George Chikoti, le ministre angolais des Affaires étrangères, dans ses prises de position sur le dossier des réfugiés congolais en Angola. «Il prône une position entre le Congo et l’Angola qui allie proximité et exigence. Il ne ferme pas la porte mais il martèle la nécessité d'établir la vérité des faits, l'importance de respecter les lois, d'organiser les élections, de ne pas permettre au président de se représenter. Il est vraiment important que tout le monde –tant à l’intérieur de nos frontières qu’au niveau régional et international- puisse être critique et constructif», a martelé ce self made man politique.
Lire aussi : Violences politiques en RD Congo: des mises en garde inaudibles
Outre ses déclarations qui énervent Kinshasa, Sindika Dokolo pose aussi des actes de bienfaisance à l’endroit de plusieurs de ses compatriotes. A titre exemplatif, ce mardi 30 mai 2017, 200 tonnes d'aide humanitaire ont commencé à parvenir à des milliers de Congolais qui ont tout perdu dans cet exil forcé provoqué par des affrontements entre les forces de l’ordre et la milice de Kamwina Nsapu, dans l’espace kasai.
Epoux de la fille du président angolais Eduardo Dos Santos, l'homme a, cependant, toujours récusé avoir des ambitions politiques en RDC. "Le Congo n'a vraiment pas besoin d'un candidat en plus. Des hommes politiques il y a en bien assez. En posant ce geste, c'est d'abord une manière d'aider mes compatriotes qui ont tout perdu, c'est aussi, et peut-être surtout, une manière de marquer mon écœurement par rapport à ce que traverse mon pays." A fait savoir ce riche quadragénaire.
Des tirs à boulets rouges
Face à ses sorties médiatiques critiques vis-à-vis du régime Kabila, des «communicateurs» de la Majorité Présidentielle(MP) ont envahi, depuis le début de cette semaine, les médias sociaux pour descendre en brèche les activités de Sindika Dokolo. «Qu’a-t-il déjà fait concrètement pour les Kinois et les Congolais? Jusqu’à ce jour des centaines de personnes n’ont jamais été indemnisées suite à la faillite de la banque créée par son père ! C’est bien beau et facile de parler hors du pays, que Sindika vienne s’installer à Kinshasa et se battre comme tout le monde…», a martelé Olivier Tamba, un des communicateurs de la MP abordé par le360afrique.
Lire aussi : Vidéo. l'horrible massacre de villageois par des présumés FARDC (âmes sensibles s'abstenir)
Installé à Luanda depuis 1999, Sindika possède plusieurs entreprises en Angola. Il siège au conseil d'administration de l'entreprise de ciment Nova Cimangola, il est un membre du conseil d'administration d'Amorim Energia, entreprise qui possède un tiers de la compagnie pétrolière Galp Energia via la Esperanza Holding.
Il convient de noter que ce collectionneur d'art a également investi dans beaucoup de secteurs: le diamant, le pétrole, l’immobilier et la téléphonie en Angola, au Portugal, en Suisse, au Royaume-Uni et au Mozambique.
Sindika Dokolo est né 1972 à Kinshasa au Zaïre et a grandi en Belgique puis en France, vit aujourd’hui à Luanda en Angola. Ses affaires angolaises, a-t-on appris, sont prospères.