Les réseaux sociaux ont à nouveau servi de relais. D’abord, aux premières heures de cette journée du 15 janvier, ils ont relayé la rumeur d’une attaque organisée dans la région anglophone du Sud-Ouest Cameroun, contre les écoles et autres lieux de regroupements, pour obliger les populations à observer le mot d’ordre de villes mortes lancé par les sécessionnistes.
Ensuite, au cours de la journée, les mêmes réseaux sociaux ont fait circuler des images de panique dans différentes villes de la région, notamment de parents affolés courant vers les écoles afin de récupérer leurs enfants. Les marchés et autres édifices publics se sont vidés tout aussi spontanément. On a aussi observé des véhicules militaires allant dans tous les sens.
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En somme, une panique générale. Sur les réseaux sociaux, certains «témoins» assurent que des écoles de la ville de Muyuka ont effectivement été attaquées par des individus non identifiés aux premières heures de la journée, d’où les désertions. Ce mouvement s’est poursuivi dans les autres villes, notamment Limbe et Buea, après que des rumeurs annonçant des attaques similaires ont circulé.
En fin de journée, dans une communication officielle, le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai, a annoncé que le calme était revenu dans la région et que la rumeur était fausse, même en ce qui concerne la ville de Muyuka.
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Selon le gouverneur, les forces de l’ordre sont en alerte et les populations ne courent aucun risque. Il invite donc les parents à laisser leurs enfants retourner à l’école dès ce mardi 16 janvier. Il appelle également les populations à ne pas céder aux tractations des sécessionnistes visant à faire régner inutilement la peur.
Il faut dire que depuis l’arrestation, le 5 janvier dernier au Nigeria voisin, des leaders du mouvement de sécession, des mots d’ordre de villes mortes de trois jours circulent dans les deux régions anglophones du Cameroun. Mais ils restent très peu observés par les populations qui, manifestement, préfèrent reprendre le court normal de leur vie. Et l’arme y veille.