Un sommet tripartite a réuni, à huis clos, ce lundi matin, le président égyptien Abdel Fettah al-Sissi, son homologue soudanais Omar al-Bachir et le Premier ministre éthiopien Haile Mariam Dessalegn, en marge du 30e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, qui se déroule les 28 et 29 janvier courant à Addis-Abeba.
Au menu de leur discussion, la crise qui oppose les trois pays au sujet du barrage de la Renaissance que réalise l’Ethiopie sur le Nil.
Selon diverses sources, les trois dirigeants vont donner des instructions au Comité technique tripartite pour reprendre les négociations.
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Pour rappel, l’Egypte avait décidé de suspendre les négociations en novembre 2017 protestant contre les modifications apportées par l’Ethiopie et le Soudan aux études réalisées par un cabinet de consulting français relatives aux travaux de remplissage du barrage et de son opérationnalisation.
Face au blocage, l’Egypte avait fini par proposer que la Banque mondiale soit cooptée comme partie neutre dans ces négociations. Toutefois, le Premier ministre éthiopien avait catégoriquement refusé toute ingérence de cette institution, qui, rappelons-le, avait décidé de ne pas apporter son soutien financier à la réalisation du barrage, exigeant au préalable la réalisation d’études d’impacts. Refus que les Ethiopiens avaient considéré comme un soutien apporté à l’Egypte, longtemps opposée à la réalisation de ce barrage par crainte que celui-ci ne diminue sa quote-part des eaux du Nil, estimée à 55,5 milliards de mètres cubes. Or, le Nil est plus que vital pour l’Egypte en ce sens qu’il constitue la principale ressource en eau du pays et de ses 95 millions d’habitants.
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A noter qu’aujourd’hui, le principal point de discorde entre l’Egypte et l’Ethiopie concerne le lac du barrage, d'une contenance de 74 milliards de mètres cubes. L’Egypte souhaite que le remplissage du réservoir soit étalé sur 10 à 12 ans. Par contre, l’Ethiopie, qui souhaite tirer rapidement profit de ce grand barrage hydroélectrique (6450 MW), souhaite le remplir en 5 ans. Or pour l’Egypte, un remplissage rapide la priverait de 12 à 25% des eaux nécessaires à sa population, son agriculture et son industrie.