Cameroun: Paul Biya fait tomber des têtes au gouvernement

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Le 03/03/2018 à 13h23, mis à jour le 04/03/2018 à 05h59

Le chef de l’Etat camerounais a procédé hier, vendredi 2 mars, à un remaniement partiel du gouvernement. Faits notables, la disgrâce de ministres désignés comme de potentiels successeurs au président et la création d’un département ministériel spécialement en charge de la décentralisation.

Attendu depuis plusieurs mois, le réaménagement ministériel est finalement arrivé ce vendredi 2 mars 2018, par le biais de décrets présidentiels lus au journal radiodiffusé de 20h sur la chaîne nationale camerounaise. Au total, une dizaine de ministères sont concernés. 

Plusieurs faits notables: d’une part, la sortie du gouvernement de quelques pontes du régime, à l’instar d’Edgar Alain Mebe Ngo’o, ex-ministre des Transports, Basile Atangana Kouna, ex-ministre en charge de l’Eau et de l’énergie et du «tout-puissant» directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou. Ce dernier était présenté comme un faiseur de rois, tandis que le premier, Edgar Alain Mebe Ngo'o, était notamment présenté dans l’opinion publique comme un potentiel successeur du président. Potentiel successeur aussi, René Emmanuel Sadi quitte le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation pour devenir un simple ministre chargé de mission à la présidence de la République.

D’autre part, on remarque la création de tout un département ministériel, spécialement en charge de la décentralisation et du développement local. Ce portefeuille est occupé par Georges Elanga Obam. Certains analystes y voient une réponse aux revendications nées de la crise anglophone.

Ce ministère aura notamment pour rôle d’impulser le développement des régions du Cameroun. De même, deux originaires des régions anglophones ont été nommés dans ce nouveau gouvernement. Il s’agit de Paul Atanga Nji promu au ministère de l’Administration territoriale (amputé de la décentralisation avec la création d’un nouveau département ministériel y afférent) et Pauline Nalova Lyonga, nommée ministre des Enseignements secondaires par le chef de l’Etat. 

Ce remaniement ministériel intervient dans un contexte où l’année 2018 sera marquée par de nombreuses échéances électorales (municipales, sénatoriales, présidentielle). Première étape, les élections sénatoriales prévues le 25 mars prochain.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 03/03/2018 à 13h23, mis à jour le 04/03/2018 à 05h59