Les 47 sécessionnistes anglophones extradés fin janvier 2018 du Nigeria, dont Sisiku Ayuk Tabe, le leader du mouvement séparatiste, ont pu avoir un contact avec le monde extérieur, rapporte la presse locale. Vendredi 22 juin 2018, le collectif d’avocats formé pour leur défense a pu les rencontrer dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la défense (SED), où ils sont détenus à Yaoundé, la capitale.
Les hommes de loi avaient tenté en vain, par le passé, d’établir un contact avec leurs clients. Mais c’est chose faite depuis la fin de la semaine dernière, les avocats ayant enfin été autorisés à rencontrer Sisiku Ayuk Tabe et ses compagnons. A en croire ces derniers, les détenus vont bien et ne sont pas maltraités. Seul leur moral est affecté à cause de leur détention, apprend-on.
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C’est la première fois qu’ils reçoivent une visite depuis leur extradition du Nigeria. Plusieurs ONG avaient notamment réclamé des preuves de vie de ces «prisonniers». L’organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International, avait même demandé leur libération, craignant qu’ils soient exposés à «un procès inéquitable» et à des «tortures».
Le 15 avril dernier, le gouvernement avait communiqué sur leur sort, affirmant qu’ils étaient «bien traités». Sans toutefois indiquer le lieu de leur détention ou les charges retenues contre les 47 séparatistes anglophones. «Ces gens-là vivent et le moment venu, on va les voir. Pourquoi les gens sont-ils pressés? Ils sont là!», avait déclaré le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, sur les ondes de la télévision nationale.
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Rappelons que le gouvernement camerounais avait annoncé le 29 janvier 2018, l’extradition des 47 sécessionnistes anglophones du Nigeria. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, avait affirmé que ces «terroristes» se trouvaient entre «les mains de la justice camerounaise devant laquelle ils répondront de leurs crimes».
Selon les autorités publiques en effet, une information judiciaire a été ouverte contre eux. A la fin de celle-ci, «ceux contre lesquels les indices concordants de culpabilité n’auront pas été retenus pourront bénéficier d’un non-lieu. Ceux-là seront libérés. Mais ceux contre lesquels il y a des preuves irréfutables d’atrocités commises vont être jugés», avait annoncé le ministre de l’Administration territoriale.