Le scrutin présidentiel du 7 octobre prochain au Cameroun «doit permettre au plus grand nombre d'électeurs d'y participer, en garantissant les mêmes opportunités aux différents candidats», selon l’Union européenne (UE) qui plaide pour une élection «pacifique, crédible, inclusive et transparente». Dans une déclaration rendue publique en fin de semaine dernière, le chef de la délégation de l’UE au Cameroun, Hans Peter Schadek, a émis le souhait de voir les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest participer, comme toutes les autres régions du Cameroun, au vote du 7 octobre prochain.
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«Toute tentative de perturber le scrutin par des actes de violence contre des personnes ou des biens doit être évitée. La population des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays doit pouvoir pleinement participer au scrutin, malgré un contexte marqué par une situation sécuritaire préoccupante et le déplacement interne de nombreux citoyens», recommande le chef de file de l’UE. «Seul un dialogue constructif et inclusif pourra permettre une sortie durable de la crise en cours dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest et préserver l'unité de tous les Camerounais», poursuit-il, soulignant que l’UE soutient toute initiative dans ce sens.
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Le scrutin présidentiel de dimanche prochain intervient en effet dans un contexte marqué par la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016. Les sécessionnistes ont annoncé que le vote n’aura pas lieu dans cette partie du pays, alors que les autorités camerounaises assurent que le scrutin se tiendra dans l’ensemble du territoire national. Chose inédite, ce scrutin se passera sans les observateurs électoraux de l’Union européenne (UE). En mai dernier, le porte-parole de l’UE au Cameroun a annoncé que l’institution n’enverra pas de mission d’observation électorale.
En cause, des restrictions budgétaires. «En termes généraux, les ressources sont limitées et l'UE est obligée d'établir un planning des missions - à l'échelon mondial - bien en avance et de prioriser les pays bénéficiaires», justifie le chef de file de l’UE dans le pays.
Autre raison avancée: «l'UE n'a pas reçu d'invitation à observer les élections au Cameroun cette année et, pour le moment, le Cameroun ne fait pas partie du planning pour 2018». Le pays va donc se passer de la caution morale de l’UE pour le scrutin présidentiel de ce dimanche, où plus de 6 millions de Camerounais sont attendus aux urnes pour choisir leur futur président parmi les neuf candidats en lice.