Cameroun. Présidentielle: Maurice Kamto réclame la récusation de membres du Conseil constitutionnel

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.. DR

Le 17/10/2018 à 14h27

Cette demande du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) au scrutin du 7 octobre dernier a été formulée lors de la tenue de l'audience du contentieux post-électoral ce mardi 16 octobre 2018 à Yaoundé, la capitale. Une demande aussitôt rejetée par le Conseil constitutionnel.

Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à l'élection présidentielle du 7 octobre 2018, demande la récusation de certains membres du Conseil constitutionnel. Une requête adressée ce mardi 16 octobre 2018 à Yaoundé, la capitale, au cours de l'audience plénière statuant sur le contentieux post-électoral.

L’homme politique, qui s’est autoproclamé vainqueur du scrutin avant de demander l’annulation partielle de l’élection dans certaines régions du pays, reproche notamment à certains membres d'être proches ou militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). Lequel a investi le président Paul Biya comme candidat pour la même élection.

«J'ai le privilège de connaître un certain nombre d'entre vous. Ce qui est en cause, ce ne sont pas vos compétences respectives en tant que juriste ou magistrat. Ce n'est pas votre intégrité personnelle. C'est le sentiment qu'un justiciable peut avoir face à une juridiction, dont les membres, de par leurs fonctions passées ou présentes, ne présentent pas toutes les garanties, l'impartialité exigées par les instruments juridiques internationaux et la législation nationale», a déclaré Maurice Kamto. Celui-ci dit comprendre la gêne que peut entraîner sa requête de récuser six membres de la collégialité du Conseil.

«Cette question peut induire le sentiment qu'il y aurait d'emblée disqualification de quelques-uns d'entre vous à connaître du contentieux qui vous a été soumis sur le fond. Là n'est pas la question. La question, c'est de savoir si à la fin de ce contentieux électoral, les justiciables que nous sommes, mais également l'opinion nationale et éventuellement internationale, aura le sentiment que de hauts magistrats, d'honorables conseils à la Cour suprême qui, pour diverses raisons, se sont retrouvés membres d'un parti politique dont un des candidats à l'élection est l'émanation peuvent, dans des conditions de sérénité, d'impartialité, rendre une décision qui ne souffre pas de suspicions légitimes», a-t-il ajouté. Une requête finalement rejetée pour «défaut de qualité» de Maurice Kamto.

Les requêtes en annulation partielle ou totale du scrutin présidentiel ont également été rejetées par le Conseil constitutionnel, dont les membres ont été nommés par décret le 7 février 2018 par le président Paul Biya. Ce Conseil est composé de onze membres et présidé par le magistrat Clément Atangana. C'est cette instance qui va, au plus tard le 22 octobre prochain, proclamer officiellement les résultats du scrutin conformément à la loi électorale.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 17/10/2018 à 14h27