Quelque sept heures (entre 11 heures et 18 heures environ). C'est le temps qu'aura passé John Fru Ndi, le leader du Social Democratic Front (SDF), le principal parti de l'opposition camerounaise, aux mains de kidnappeurs non identifiés.
Pour beaucoup, il pourrait s'agir de sécessionnistes, qui sévissent dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
John Fru Ndi a en effet été kidnappé aux environs de la localité de Kumbo le samedi 27 avril 2019, alors qu'il se rendait aux obsèques de Joseph Banadzem, président du groupe parlementaire SDF à l'Assemblée nationale.
«Le SDF tient à préciser qu'aucune rançon n'a été payée pour la libération du chairman John Fru Ndi. Il a quitté Kumbo ce matin [dimanche 28 avril, Ndlr] sans escorte des forces de défense et de sécurité, ni accompagnateur quelconque, comme le préconisait l'administration de la localité, en liaison avec Yaoundé», indique un communiqué du parti signé de son vice-président, Joshua Osih, dès le lendemain des événements.
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«Durant sa captivité, les ravisseurs ont demandé que le Chairman prescrive aux élus du SDF de quitter les institutions républicaines. Ce qu'il a courageusement rejeté. Après plusieurs tentatives de pression et voyant que le chairman John Fru Ndi refusait catégoriquement de céder à cette injonction, en expliquant sa position et celle de son parti, les ravisseurs l'ont finalement libéré hier [samedi 27 avril 2019, Ndlr] à 18h34 mn», ajoute le communiqué.
Si l'enlèvement a été globalement condamné par la classe politique, le scénario du kidnapping en a laissé beaucoup perplexes.
Pour certains, il pourrait s'agir d'un scénario mis en place afin de replacer le SDF, en perte de vitesse après l'élection présidentielle du 7 octobre dernier où son candidat n'est arrivé qu'en quatrième position, au centre du jeu dans la résolution de cette crise.
Le parti détient en effet le plus gros de sa base électorale dans les régions anglophones, et de nombreux Camerounais lui reprochent de ne pas prendre de position claire au sujet de cette crise.
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«Le SDF tient à rappeler aux Camerounais que contrairement à la propagande gouvernementale, les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont pratiquement hors de contrôle du gouvernement. Les forces sécessionnistes, des bandits de grand chemin et des milices installées par des potes du régime y sont installés. Au grand désarroi des populations civiles qui vivent un drame insoutenable», peut-on lire dans le communiqué, alors que le parti dit prôner la mise en place d'un dialogue national inclusif pour sortir de cette crise.