Cameroun-Suisse: six membres du service de sécurité accompagnant Paul Biya interpellés à Genève

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Le 04/07/2019 à 09h21, mis à jour le 04/07/2019 à 09h24

Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère public genevois a indiqué avoir identifié et arrêté six personnes de la garde rapprochée du président camerounais ayant molesté un journaliste de la Radio télévision suisse francophone (RTS), le 26 juin dernier.

«La police judiciaire a identifié six personnes, membres du service de sécurité du président camerounais Paul Biya, qui, le 26 juin 2019, ont molesté un journaliste de la RTS (Radio télévision suisse francophone, Ndlr), le blessant légèrement et s’emparant de ses effets personnels et de son matériel professionnel», indique le ministère public dans un communiqué publié ce mercredi 3 juillet 2019 à Genève, en Suisse.

Ces dernières - cinq hommes et une femme - ont été interpellées mardi dernier et placées en arrestation provisoire. Les cinq hommes ont été mis à la disposition du procureur à l’issue de leur audition, tandis que la femme a été libérée, car détentrice d’un passeport diplomatique, selon la même source.

Le journaliste de la RTS, Adrien Krause, qui a porté plainte au pénal, a été «agressé» la semaine dernière alors qu’il se trouvait devant l’hôtel Intercontinental pour couvrir une manifestation de Camerounais de la diaspora opposés au chef de l’Etat Paul Biya. Ce dernier séjournerait depuis dimanche dernier dans cet établissement hôtelier genevois.

Selon la police judiciaire, des membres du service de sécurité du président «l’ont agressé et immobilisé, pendant que d’autres s’emparaient de son téléphone, de son porte-monnaie et de son sac notamment».

Le journaliste a été légèrement blessé et son matériel endommagé. Le procureur général, en charge de la procédure, a entendu et confronté les parties ce mercredi matin.

L'audience devait se poursuivre dans l’après-midi. Après cette agression, la Confédération suisse est intervenue auprès des autorités camerounaises, estimant que de «tels incidents sont inacceptables et que la liberté de la presse est protégée et devait être respectée».

Cet incident survient dans un contexte où la Suisse a officialisé son rôle de facilitateur dans la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis octobre 2016. Pour l’heure, aucune réaction officielle de Yaoundé après l’annonce de l’arrestation des membres de la sécurité présidentielle.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 04/07/2019 à 09h21, mis à jour le 04/07/2019 à 09h24