Zimbabwe: Amnesty International dénonce un an de violations des droits humains

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Le 27/08/2019 à 10h55, mis à jour le 27/08/2019 à 10h57

Depuis son élection à la présidence du pays le 30 juillet 2018, Emmerson Mnangagwa a mis en œuvre une politique de répression systématique contre l’opposition.

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a mis en œuvre une politique de répression systématique contre l’opposition pendant la première année de son mandat, a dénoncé lundi 26 août Amnesty International. « Ce que nous observons (…), ce sont des attaques impitoyables contre les droits humains, notamment contre les libertés d’expression, de réunion et d’association, de plus en plus réduits et considérés comme des crimes », a déploré un des responsables de l’ONG pour l’Afrique, Muleya Mwananyanda.

Dans son rapport, Amnesty International dresse une longue liste d’abus qui débutent quelques jours à peine après l’élection présidentielle du 30 juillet, qui a vu la victoire de M. Mnangagwa. L’actuel chef de l’Etat avait succédé au président Robert Mugabe dès novembre 2017, déposé par un coup de force de l’armée et de son parti après trente-sept ans d’un règne autoritaire.

Un pays au bord de l’étranglement financier

Entre autres violations, l’ONG cite la répression par l’armée d’une manifestation contre le retard pris par la publication des résultats de l’élection présidentielle, début août 2018, qui s’était soldée par la mort de six civils. Elle relève aussi l’intervention meurtrière des forces de l’ordre contre la grève générale décrétée par le principal syndicat du pays contre la hausse des prix des carburants en janvier. Selon un bilan officieux, ces émeutes ont fait au moins dix-sept morts ainsi que des centaines de blessés et d’arrestations.

Depuis un mois, le régime de M. Mnangagwa a également interdit des rassemblements contre l’inflation vertigineuse, les pénuries ou le chômage qui frappent depuis des années le pays, au bord de l’étranglement financier. Avant ces manifestations, des membres de la société civile et de l’opposition ont été « enlevés, torturés et laissés pour morts » par les forces de sécurité, ont accusé les ONG locales.

L’enlèvement et la torture de la comédienne et chansonnière Samantha Kureya par des hommes armés la semaine dernière démontre que la violence « est désormais la règle plutôt que l’exception », a souligné à l’AFP l’analyste Eldred Masunungure. « L’essentiel des dirigeants du pays ont participé à la lutte armée pour l’indépendance et traitent leurs adversaires de la seule façon qu’ils connaissent », a ajouté M. Masunungure. En remportant les élections de 2018, Emmerson Mnangagwa avait promis au pays une « nouvelle démocratie ».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/08/2019 à 10h55, mis à jour le 27/08/2019 à 10h57