Xénophobie: l'Afrique du Sud présente ses excuses au Nigeria

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Le 19/09/2019 à 10h22, mis à jour le 19/09/2019 à 10h23

Afin de calmer la colère des chefs d'Etat africains, Cyril Ramaphosa d'Afrique du Sud a envoyé un émissaire dans plusieurs pays pour présenter des excuses officielles et promettre que les actes de xénophobie de 2008, 2015, 2017 et 2019 ne se reproduiront plus.

Voilà une initiative qui va peut-être calmer les Nigérians jusqu'à la prochaine flambée de violences xénophobes en Afrique du Sud contre les immigrés ressortissants du continent. 

En effet, trois semaines après la vague de tueries dont ont été victimes les Nigérians, Zimbabwéens, Zambiens et autres Congolais, le président Cyril Ramaphosa essaie d'amadouer ses homologues du continent, à commencer par Muhammadu Buhari. 

Un émissaire a été envoyé dans plusieurs capitales. Jeff Radebe, ex-ministre de l'Energie et ex-ministre conseiller du président Jacob Zuma, est passé à Abuja hier, mercredi 18 septembre, pour présenter des excuses officielles de son pays au géant nigérian. 

Reprenant la rhétorique de Cyril Ramaphosa, Jeff Radebe, a déclaré à Muhammadu Buhari que le gouvernement sud-africain condamnait les violences xénophobes et prendrait des mesures décisives pour les prévenir. 

Promettant au président nigérian la traduction devant la justice des auteurs des actes de violences xénophobes, Radebe les a qualifiés d' "incidents", avant d'en minimiser le bilan. 

Selon lui, seules "dix personnes sont mortes dont 2 Zimbabwéens et 8 Sud-africains", alors que la police faisait était d'une quinzaine de victimes sauvagement tuées par des émeutiers en furie. 

Si l'Afrique du Sud promet de prévenir ces actes de haine contre les immigrés issus du continent, force est de constater que dans le passé, elle a toujours échoué à le faire. 

C'est la quatrième fois, en peu plus d'une dizaine d'années, qu'on assiste à de tels actes. En effet, de telles tueries se sont produites en 2008, 2015 et 2017. A chaque fois, on compte plusieurs morts avant que les meurtriers ne reviennent à de meilleurs sentiments.

Touchés par un taux de chômage de 29%, les Sud-africains reprochent aux étrangers de leur voler leurs emplois. De plus, n'ayant qu'une très faible formation, ils ont beaucoup moins de chance de s'insérer dans le monde du travail ou de créer des microentreprises comme le font la plupart des 100.000 Nigérians vivant dans le pays. 

Par Ismail Traoré
Le 19/09/2019 à 10h22, mis à jour le 19/09/2019 à 10h23