S’achemine-t-on vers la libération de l’opposant Maurice Kamto, écroué depuis le 13 février 2019 à la prison centrale de Yaoundé?
On serait tenté de le croire, au regard de la décision du chef de l’Etat Paul Biya de ce vendredi 4 octobre 2019 ordonnant l’abandon des poursuites pendantes devant les tribunaux militaires contre certains responsables et militants de partis politiques, et notamment du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.
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Arrivé deuxième à la dernière présidentielle, Maurice Kamto avait été interpellé en janvier dernier, aux côtés d’autres cadres de son parti, lors de marches «blanches» organisées par le MRC dans le but de dénoncer la victoire du président Paul Biya qu’il qualifie de «hold-up électoral».
Lesquelles marches avaient été interdites par les autorités. Treize chefs d’inculpation avaient été retenus contre lui, notamment «insurrection, hostilité contre la patrie, rébellion et destruction de biens publics» tant à l’intérieur du pays que dans plusieurs ambassades du Cameroun à l’étranger.
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Son procès, qui s’est ouvert le 6 septembre dernier devant le tribunal militaire de Yaoundé, a été renvoyé au 8 octobre prochain. La décision de Paul Biya devrait donc marquer la fin de ce procès qualifié de «politique» par les partisans de l’opposant.
Cette mesure intervient au moment où s’achève le «grand dialogue national» convoqué par le chef de l’Etat pour trouver une issue à la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Selon la présidence de la république, cette décision procède de la «volonté constante» du chef de l’Etat «de promouvoir un climat de paix, de fraternité et de concorde entre les filles et le fils du Cameroun, propice au développement socio-économique de notre pays».