Egypte-Ethiopie: nouvel échec des négociations sur le grand barrage de la Renaissance

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Le 06/10/2019 à 16h32, mis à jour le 07/10/2019 à 13h17

Des négociations entre l‘Égypte, l‘Éthiopie et le Soudan à propos d’un méga barrage controversé sur le Nil ont abouti à une impasse, a affirmé samedi Le Caire, imputant la responsabilité à Addis Abeba.

Un ministre éthiopien a cependant refusé de parler d’“impasse”, estimant que des questions en suspens pouvaient encore être résolues.

L‘Égypte craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, entamée en 2012 par l‘Éthiopie, n’entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau.

“Les négociations sur le barrage de la Renaissance sont dans une impasse”, a déclaré le ministère égyptien de l’Irrigation dans un communiqué publié à l’issue de nouveaux pourparlers qui se sont tenus cette semaine à Khartoum.

La délégation éthiopienne “a rejeté toutes les propositions qui prennent en compte les intérêts de l’Egypte en matière d’eau” et a présenté une proposition qui “manque de garanties” sur la façon de gérer de possibles sécheresses dans le futur.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré ensuite sur Twitter qu’il avait suivi de près les négociations, “qui n’ont débouché sur aucun résultat positif”. L’egypte est “déterminée à défendre son droit à l’eau”, a-t-il ajouté.

“Les allégations selon lesquelles les négociations se sont achevées sur une impasse sont totalement fausses”, a de son côté affirmé à des journalistes le ministre éthiopien de l’Eau et de l‘Énergie, Seleshi Bekele.

“Des progrès ont été faits (…) il reste des questions en suspens, mais nous pensons qu’elles peuvent être résolues avant de terminer la construction du barrage”, a-t-il ajouté.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l‘Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.

Des analystes estiment que l’absence d’accord entre l‘Éthiopie, le Soudan et l‘Égypte pourrait susciter un conflit entre les trois pays et avoir de graves conséquences humanitaires.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/10/2019 à 16h32, mis à jour le 07/10/2019 à 13h17