Un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Telle est l'une des recommandations fortes du «grand dialogue national» mis en place par le président de la République, Paul Biya, pour tenter notamment de trouver des solutions à la crise anglophone qui secoue le pays depuis fin 2016.
La proposition émane de la commission Décentralisation et Développement local, conformément à l'article 62 alinéa 2 de la Constitution, qui dispose que la loi peut prendre en considération les spécificités de certaines régions en ce qui concerne leur organisation et leur fonctionnement.
Entre autres propositions de cette commission, la mise en place des régions dans les meilleurs délais, le versement d’une allocation spéciale à chaque municipalité du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour faciliter la reprise effective des activités dans certaines localités, la réduction substantielle des prérogatives de l'autorité de tutelle et le renforcement de l'autonomie financière des collectivités locales.
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Cette commission recommande également l'application effective de l'article 23 (en son alinéa 2) de la loi portant orientation de la décentralisation. Ce dernier dispose que la loi de finances fixe, sur proposition du gouvernement, la fraction des recettes de l’État affectée à la dotation générale de la décentralisation.
Aussi, les participants ont-ils proposé qu'un pourcentage de 10 à 15% soit alloué aux collectivités territoriales décentralisées. Les participants souhaitent également la suppression du principe du guichet unique du trésor qui retarde le transfert effectif des fonds aux autorités locales. Au demeurant, lors des séances plénières, les principaux orateurs ont mis l'accent sur les formes d'organisation de l’État telles que la décentralisation, la fédération, la confédération, etc.
Toutefois, il a été convenu qu'au-delà de l'étiquette politique qui qualifierait le Cameroun, le plus important reste le contenu des pouvoirs que l'on confère aux régions. Par ailleurs, des travaux issus des autres commissions, certaines recommandations devraient faire l'objet d'un traitement spécifique.
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Il s'agit en l’occurrence d'assurer un statut égal au français et à l'anglais dans tous les aspects de la vie nationale, renforcer le plan d'assistance humanitaire pour soutenir les déplacés internes, mettre en place un plan spécial de reconstruction en faveur des zones touchées par la crise, ou encore diffuser largement l'offre d'amnistie faite par le chef de l’État aux combattants qui déposent les armes.
«Les propositions avisées qui ont été formulées pendant ces quatre jours de travaux ne peuvent véritablement être mises en œuvre que dans un climat de paix et de sécurité. C’est la raison pour laquelle (...) je voudrais une fois encore renouveler l’offre de paix formulée par le chef de l’État à l’intention de tous nos compatriotes, et plus particulièrement de ceux qui ont choisi de recourir à la violence aveugle», a déclaré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, lors de la clôture des débats.