Début février, Frederik de Klerk, dernier président blanc de l’Afrique du Sud (1989-1994), “a nié que l’apartheid était un crime contre l’humanité”, selon un communiqué de sa fondation.
Ces propos ont provoqué l’ire des parlementaires du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), qui ont dénoncé la présence, le 13 février dans l’hémicycle, de de Klerk lors du discours annuel de la nation du chef de l’Etat Cyril Ramaphosa.
“Nous avons un meurtrier dans cette chambre”, avait déclaré le leader de l’EFF, Julius Malema, avant de quitter le parlement en signe de protestation.
Le 14 février, Frederik de Klerk, 83 ans, a publié un communiqué pour dénoncer les “attaques au vitriol” de l’EFF et pour défendre sa position sur l’apartheid.
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“L’idée que l’apartheid ait été un crime contre l’humanité était et reste un projet de propagande initié par les Soviétiques et leurs alliés de l’ANC (Congrès national africain, au pouvoir depuis 1994) et du parti communiste pour stigmatiser les Sud-Africains blancs en les associant à de réels crimes contre l’humanité qui incluent généralement (…) le massacre de millions de personnes”, avait-il affirmé.
“Quelque 23.000 personnes sont mortes dans des violences politiques en Afrique du Sud entre 1960 et 1994”, avait-il souligné.
Vive polémique
Ces propos ont déclenché une très vive polémique en Afrique du Sud, profondément meurtrie par des décennies de régime ségrégationniste où la majorité noire n’avait pas les mêmes droits que la minorité blanche.
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“Il est irresponsable (…) de débattre du degré d’horreur de l’apartheid”, a souligné dimanche le très respecté Desmond Tutu, prix Nobel de la paix. “En se demandant si l’apartheid était un crime contre l’humanité”, l’ex-président de Klerk “a rouvert de vieilles plaies”, a dénoncé l’ancien archevêque.
Pressé de toute part, l’ancien président a été contraint lundi “de retirer” ses propos et de “présenter ses excuses pour la confusion, la colère et les blessures” qu’il a causées.
“Je suis d’accord” avec Desmond Tutu qu’il “n’est pas temps de pinailler pour savoir à quel point l’apartheid était inacceptable. C‘était totalement inacceptable”, a-t-il souligné.
Frederik de Klerk, pur produit du régime de l’apartheid, en avait précipité la chute en libérant en 1990 Nelson Mandela, héros de la lutte contre ce régime et avec qui il a partagé le prix Nobel de la paix en 1993.