Les 57 millions d'habitants d'Afrique du Sud vivent depuis deux mois sous le régime d'un confinement national très strict. Il doit être allégé à partir du 1er juin, pour donner un peu d'air à son économie en récession.
En annonçant la semaine dernière cet assouplissement, le président Cyril Ramaphosa a levé l'interdiction des ventes d'alcool, mais maintenu celle des cigarettes "en raison des risques sanitaires liés au tabagisme".
Cette décision a provoqué la colère des industriels et des commerçants de tabac, qui négocient depuis des semaines un feu vert à la reprise de leurs activités.
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Le numéro 1 du marché sud-africain, BATSA, filiale locale du géant British American Tobacco (BAT), a porté vendredi l'affaire devant la justice. "Étant donné la situation et l'absence de réponse, malgré nos sollicitations, du gouvernement, nous engageons une action urgente en justice", a fait savoir un de ses responsables, Johnny Moloto, dans un communiqué.
"Nous devons à nos consommateurs, à nos clients et à nos employés, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger le marché légal du tabac en Afrique du Sud et pour mettre rapidement un terme à la prohibition qui visent nos produits", a poursuivi Moloto.
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BATSA détient 78% du marché sud-africain de la cigarette et a contribué, à travers les taxes, à hauteur de 13 milliards de rands (670 millions d'euros) au budget de l'Etat.
Le recours du groupe a reçu le soutien d'autres producteurs, de vendeurs et d'associations de fumeurs, qui affirment que l'interdiction nourrit un juteux trafic de produits de contrebande.