Le Soudan avait déjà annoncé son retrait des négociations, la veille. Voilà que l'Egypte prend également la même décision, en attendant que soient menées des consultations internes sur la dernière proposition éthiopienne.
Le Caire juge cette dernière contraire à la décision de l'Union africaine prise il y a à peine deux semaines lors du sommet qui s'est tenu le 21 juillet.
"L'Egypte et le Soudan ont demandé que les réunions soient suspendues pour que puissent se tenir des consultations internes", a dit le ministère égyptien de l'Eau.
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Cette décision intervient à l'issue d'une rencontre entre les comités techniques et juridiques des trois pays concernés par la construction du Grand barrage de la Renaissance (Gerd), source de tensions persistantes depuis 2011.
L'Ethiopie y a présenté un projet d'accord à l'Egypte et au Soudan dans lequel la question de la gestion du barrage n'est pas mentionnée, a indiqué Le Caire, déplorant que la proposition éthiopienne n'inclut pas de mécanisme juridique de règlement des différends.
Etaient également présents à cette réunion des observateurs des Etats-Unis, de l'Union européenne ainsi que des experts de l'Union africaine.
Le Soudan a de son côté menacé de se retirer des pourparlers, jugeant inacceptable la volonté de l'Ethiopie de lier les discussions à une renégociation d'un accord sur le partage des eaux du Nil bleu.
"Il s'agit d'un développement important et un changement de la position éthiopienne", a estimé le ministre soudanais de l'Eau et de l'Irrigation, Yasser Abbas.
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"Cette nouvelle position éthiopienne menace les négociations sous l'égide de l'Union Africaine et le Soudan ne participera pas à des négociations qui incluent le sujet du partage de l'eau du Nil Bleu", a-t-il ajouté.
"Le Soudan n'acceptera pas que le vie de 20 millions de citoyens riverains du Nil Bleu soit liée à un accord sur la partage d'eau de ce fleuve", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Construit par l'Ethiopie sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil), le Gerd est source de fortes tensions entre les trois pays depuis près d'une décennie.
L’Ethiopie estime que ce barrage est essentiel pour son développement économique tandis que l'Égypte, dont l'irrigation et l'eau potable dépendent à 90% du Nil, le considère comme une menace vitale - des inquiétudes également partagées par le Soudan.