Cameroun: l’opposant Maurice Kamto appelle au «départ pur et simple» du président Paul Biya

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.. DR

Le 25/08/2020 à 12h10, mis à jour le 25/08/2020 à 12h27

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2018, annonce une «gigantesque campagne nationale» pour réclamer le départ du chef de l’Etat, Paul Biya.

Alors que le Cameroun s’apprête à organiser les premières élections régionales de son histoire, l’opposant Maurice Kamto appelle le peuple camerounais à «la résistance pacifique contre la forfaiture électorale en préparation», et au «départ pur et simple de (…) Paul Biya du pouvoir», au cas où celles-ci venaient à se tenir.

Hier, lundi 24 août, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui était candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, a déclaré que le conflit en cours dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et le système électoral actuel ne permettaient pas l’organisation d’une élection dans le pays.

Aussi exige-t-il la résolution de la crise anglophone et la réforme consensuelle du système électoral avant tout nouveau scrutin.

«Organiser des élections régionales ou toute autre élection politique dans ces conditions ne serait rien moins qu’un mépris supplémentaire des préoccupations constantes des Camerounais et des suggestions réitérées des partenaires internationaux de notre pays», affirme Maurice Kamto, dont le parti a boycotté le double scrutin municipal et législatif, tenu en février 2020.

Il se veut même plus menaçant, annonçant le lancement d’une «gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple» du chef de l’Etat en cas de convocation du corps électoral par le «gouvernement illégal et illégitime» de Yaoundé avant la prise en compte et une mise en application effective de ses «exigences».

«Le peuple camerounais n’entend plus être l’otage d’un homme et de son régime», a déclaré l’opposant, prévenant que le «combat face à la dictature du régime en place s’achemine vers sa phase critique».

En face, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) n’a pas tardé à réagir.

«L’action politique en République s’exerce dans les instances prévues à cet effet, notre Constitution étant la boussole commune. Toute autre approche visant à déstabiliser les institutions ne passera pas. Le pouvoir parcimonieusement construit ne se prend pas dans la rue mais par les urnes», a déclaré Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du comité central du RDPC, par ailleurs ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

«Le peuple camerounais, fier de sa maturité et de sa culture démocratique patiemment construite sous l’impulsion de Son Excellence Paul Biya, ne cèdera pas aux sirènes du chaos de quelques entrepreneurs politiques en quête de reconnaissance. L’heure est à la reconstruction du Nord-ouest, du Sud-Ouest, de l’Extrême-Nord et au développement de notre pays», a-t-il ajouté.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 25/08/2020 à 12h10, mis à jour le 25/08/2020 à 12h27