Nigeria: l'ex-patron des douanes chipe 125 millions de dollars, l'Etat en récupère 10

El Hadji Abdullahi Dikko s'est fait saisir une villa luxueuse de 6,4 millions de dollars.

El Hadji Abdullahi Dikko s'est fait saisir une villa luxueuse de 6,4 millions de dollars. . DR

Le 03/11/2016 à 14h54, mis à jour le 03/11/2016 à 14h56

Elhadji se servait dans la caisse de la douane. Le bien nommé Abdullahi Dikko, ex-patron des douanes nigérianes, accusé de détournement de fonds menait une vie largement au-dessus de ses moyens. Il a remboursé une maigre partie du pactole qui a disparu sous sa gestion.

Kiosque Le360 Afrique. Il y a des choses qui n’arrivent qu’au Nigeria. Alhaji Abdullahi Dikko, ex-contrôleur général des douanes nigérianes, a remboursé 1,04 milliard de nairas, soit 3,2 millions de dollars, selon le quotidien The Punch.

Dikko, qui a été à la tête de ce service entre août 2009 et août 2015, faisait l’objet d’une enquête de la Commission des crimes économiques et financiers, l’EFCC, l’année dernière quand cette dernière a découvert que 40 milliards de nairas, environ 125 millions de dollars, avaient disparu des caisses dont il avait la responsabilité. Dikko, sentant son limogeage proche, avait choisi de démissionner en août 2015. Il avait justifié son départ précipité par la nécessité de céder sa place à la jeune génération. Sa manoeuvre n'a convaincu que lui-même. 

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Il est arrêté par l’EFCC en juin dernier, mais a été libéré pou raison de santé. Le journal affirme tenir l’information d’une source proche de la Commission des crimes économiques et financiers. Ce remboursement s’ajoute à la luxueuse villa appartenant à Dikko qui avait été saisie plus tôt cette année. La villa en question est estimée à 2 milliards de nairas, soit près de 6,4 millions de dollars.

Donc au total, cela représente bien quelque 9,6 millions de dollars, sur les 125 présumés détournés. Cela montre le niveau des malversations dont est victime la deuxième économie du continent. Dikko n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il est reproché à l’ancien chef d’Etat, Goodluck Jonathan, le détournement de 14 milliards de dollars, dont une bonne partie concerne l’achat d’armes.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/11/2016 à 14h54, mis à jour le 03/11/2016 à 14h56