Kiosque Le360 Afrique. Les choses se compliquent pour Bolloré au Cameroun, concernant l’accident ferroviaire ayant eu lieu à Eseka, entre Douala et Youandé, en octobre dernier. En effet, le collectif d’avocats camerounais défendant les intérêts des victimes a signé un accord avec le cabinet britannique hardling Mitchell, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique. C’est un allié de poids dans ce dossier, puisque le cabinet vient d’obtenir l’indemnisation de 4000 victimes des déchets toxiques que le Probo Koala avait déversés en Côte d’ivoire en 2006.
Ainsi, à côté de John Nsoh, Michel Janvier Voukeng et Guy Alain Tougoua, le groupe français aura à affronter également Harding Mitchell. La présence de ce ténor facilitera la tâche au collectif camerounais, notamment quant il devra plaider à Paris et à Trieste en Italie, deux villes dans lesquelles des plaintes ont également été déposées contre Bolloré. "L’usage veut en effet qu’un avocat devant plaider dans un pays étranger, soit accompagné d’un confrère inscrit au barreau local", signale le collectif camerounais. Le cabinet britannique dispose, en effet, de bureaux à Paris et Trieste.
Cameroun: le bilan de l'accident de train malheureusement beaucoup plus lourd
Cameroun: plus de 55 morts et 600 blessés dans le déraillement d'un train
Il convient de signaler que Bolloré a voulu aller très vite dans ce dossier. Il a commencé à verser aux victimes, la somme de 1,5 million de Fcfa, soit 2250 euros. C’est pourquoi les avocats ont mis en garde les bénéficiaires de cette compensation, afin qu’ils soient prudents vis-à-vis des engagements qu’on voudrait bien leur faire prendre.
Il se trouve, cependant, que beaucoup estiment que la responsabilité de la société est engagée et qu’il ne s’agit pas d’un banal accident. "Nous portons plainte parce que les trains faisaient l’objet d’une défectuosité à nulle autre pareille, le système de sécurité était déplorable, ce qui a notamment été révélé par plusieurs experts", a notamment affirmé sur Radio France internationale (RFI) Me Pauliane Boum, avocate de 28 familles ayant porté plainte collectivement. Selon elle, si la vitesse du train est subitement passée de 40km/h à 80km/h, c’est entièrement la faute de la société qui exploite le train. "Le conducteur ne peut pas avoir oublié de freiner ! Il essayait de freiner, mais ce sont les freins qui ne fonctionnaient pas du tout. Les survivants nous disent, qu’à peine le train avait quitté la gare, on ressentait déjà une odeur de brûlé.", tonne-t-elle.
VOIR AUSSI:
Vidéo. Un opposant camerounais réussit à déloger Paul Biya de son hôtel en Suisse