Durant deux jours, les 30 juin et 1er juillet 2017, 100 jeunes férus d’informatique, originaires de Kinshasa, seront en compétition pour proposer des projets numériques visant à résoudre des problèmes ou à innover dans les secteurs du tourisme, de l’éducation, du transport ou mobilité et de la santé à Kinshasa.
«Nous vivons dans une grande mégapole de près de 15 millions d’habitants. Notre idée est de mettre ensemble des développeurs, des graphistes, des porteurs de projets et des talents numériques, afin qu’ils se connaissent et forment des équipes capables de créer des applications susceptibles d’améliorer la vie de tous les jours des Kinois. Bien entendu, ces innovations pourront être utilisées dans une ville de la RDC», a précisé Philippe Kabeya alias «Keyzer Sosë», initiateur de ce concours appelé «HacKin 2017».
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"HacKin 2017" est donc, selon son concepteur, un marathon des compétences numériques (hackers) de Kinshasa. «Accélérateur d’innovation par intelligence collective, l’Hackathon est simplement une contraction des mots ‘hacker’ et ‘marathon’. C'est un mouvement répandu dans plusieurs pays donnant la valeur à la mise en commun des idées et permettant aux jeunes de travailler dans une synergie afin de produire dans un laps de temps relativement court des outils pouvant servir la communauté», a-t-il expliqué à le360 Afrique.
Le projet est soutenu par le ministère congolais des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (Pt-Ntic), l’Hôtel de ville de Kinshasa et la Région de Bruxelles-Capitale. La meilleure application qui en sortira bénéficiera de l’encadrement, du soutien et du suivi de ces institutions lors de sa mise en œuvre.
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Un jury professionnel évaluera le meilleur projet qui bénéficiera d'une enveloppe de 4.000 dollars. Quant aux compétiteurs, ils seront logés dans un même lieu pendant les jours que dure le concours. Dans une ambiance conviviale et sous l'encadrement de coaches spécialisés, précise-t-on.
Nationaliste et africaniste convaincu, Keyser Sosë a choisi la date de l’indépendance de la RD Congo (30 juin) pour rassembler ces compétences numériques, afin d’inculquer à ses congénères leur devoir de «contribuer à bâtir un Congo plus beau qu’auparavant».
Jeune épris de nouvelles technologies, Philippe Kabeya «Keyser Sosë» est fondateur et copropriétaire du premier Laboratoire numérique de Kinshasa qu’il a nommé «Lumumba».
«LLAB (Lumumba Laboratoire) est un espace de création, de réflexion, d’innovation pour des jeunes et un lieu de formation pour beaucoup d’enfants. On crée ensemble, parce qu’il est grand temps que les Congolais réfléchissent sur leurs problèmes et sur leur futur, mais avec d’autres Congolais. Parce que je me dis que l’ère des experts étrangers, européens, américains, est dépassée. Ils ne comprennent pas toujours nos problèmes, nous avons nos problèmes, nous avons nos spécificités. Par exemple, MPESA (transfert mobile d’argent) est né en Afrique, parce qu’il y avait un besoin. Il aurait échoué ailleurs. Donc, il est grand temps qu’on réfléchisse à nos problèmes et qu’on tente de trouver des solutions. C’est comme ça que cet espace est né, avec un endroit réservé à la recherche et au développement. Voilà comment chaque jour, les jeunes peuvent tester des choses et les appliquer à notre quotidien», a-t-il conclu.